Rouler sur tout type de terrain, c’est la promesse du désormais très en vogue « gravel » qui allie la légèreté d’un vélo de route à la robustesse du VTT. La monture idéale pour découvrir les moindres recoins d’un territoire.
Après la Grande Traversée du Massif Central, que vous pouvez retrouver dans notre dernier volume papier, nous avons jeté notre dévolu sur l’Ardèche, paradis des cyclistes, pour une aventure de trois jours en vélo gravel dont nous vous rapportons ce petit guide.
Afin de concocter un tracé sur mesure adapté à notre niveau, nos envies et nos contraintes, nous avons utilisé Komoot, l’outil de planification et de partage d’itinéraires, partenaire de cet article.
Située en plein cœur de la région Rhône-Alpes, entre le Massif central et la Provence, l’Ardèche tient son nom de la rivière qui la traverse. À seulement une heure de Lyon en voiture, ce département peut se vanter d’une riche histoire qui s’écrit au détour des villages comme Annonay, où les frères Montgolfier ont fait voler leur tout premier ballon à air chaud à la fin du XVIIIe siècle.
Entre garrigue et falaises, les gorges de l’Ardèche – et leur descente en canoë – ont forgé la réputation de la région qui offre pourtant bien d’autres trésors naturels à découvrir, dont le parc naturel régional des Monts d’Ardèche, ses montagnes aux denses forêts, ses sites volcaniques, ses grottes féeriques et bon nombre de belvédères d’où s’étendent des panoramas exceptionnels. Un paysage aux multiples facettes, terrain de jeu idéal pour les cyclistes, que ce soit en VTT à travers les petits sentiers forestiers ou en vélo de route à l’assaut de cols redoutables.
Même si vous êtes adepte de l’aventure « à l’arrache », partir en itinérance à vélo nécessite un minimum de préparation. Ces quelques conseils devraient vous permettre de voyager en toute tranquillité :
Lorsque l’on part en itinérance à vélo, le train est souvent la meilleure option pour rejoindre le début du parcours. Depuis Paris, nous avons embarqué dans un TGV jusqu’à Lyon où nous avions une correspondance TER pour rejoindre Saint-Vallier, point de départ de notre aventure de trois jours de vélo gravel à travers les Monts d’Ardèche.
Selon l’itinéraire choisi, il est aussi possible de descendre en gare de Valence, Montélimar et Avignon, ou encore dans l’une des nombreuses petites gares TER qui jalonnent l’Ardèche et sont bien pratiques pour terminer votre trajet sans entrer dans une grande ville à vélo. Et si ce n’est pas suffisant, vous pourrez vous mettre en jambe en parcourant en gravel les derniers kilomètres qui vous séparent de votre destination.
En plus d’être à la frontière entre les climats méditerranéens et océaniques, le climat ardéchois est fortement marqué par ses montagnes. Suivant l’altitude, les températures et les précipitations peuvent varier. En hiver, il n’est pas rare de trouver de la neige lorsque l’on grimpe dans les monts d’Ardèche, alors que la canicule peut frapper les plaines pendant les mois de juillet et août. Pour partir en itinérance à vélo, la saison idéale court d’avril à octobre.
C’est bien entendu l’un des éléments les plus importants ! Notre principal conseil est de choisir un vélo qui sera adapté aux terrains que vous allez rencontrer et capable de franchir les obstacles que vous allez affronter. Suite à notre belle expérience en gravel sur les sentiers de la grande traversée du Massif central que nous vous avons racontée dans notre volume 13, on a décidé de repartir avec le même type de vélo pour notre traversée de l’Ardèche.
Ces montures hybrides reprennent la géométrie des vélos de route mais sont équipés de pneus plus large leur permettant d’être performants sur tout type de surface, que ce soit sur des chemins accidentés ou des routes goudronnées. Vous l’aurez compris, les principales qualités du gravel sont sa polyvalence et sa fiabilité.
Acheter son vélo n’est pas une nécessité. Comme nous, vous pouvez faire le choix de passer par un service location. Si cela demande un peu d’organisation ainsi qu’un petit temps d’adaptation, c’est la solution idéale pour faire des économies et réduire l’impact environnemental de son voyage (et oui, produire un vélo neuf, ça pollue).
“Ne pas oublier l’essentiel sans s’embarrasser de l’inutile.” Cette règle d’or doit toujours primer au moment de choisir le matériel à emporter. L’erreur la plus commune consiste à prendre trop de vêtements ou quelques objets dans la perspective du “on ne sait jamais”. Alors qu’on ajoute ces petits suppléments dans les bagages en espérant gagner en confort, l’effet produit est souvent inverse : on traîne péniblement, tout le long du voyage, du matériel qui ne sert pas ou très peu.
Voici une petite liste du matériel qu’on vous conseille d’emporter dans vos sacoches pour trois jours de vélo gravel à travers les Monts d’Ardèche :
Vêtements
Sécurité
Autres
Pour ces trois jours de vélo gravel à travers les Monts d’Ardèche, on a roulé dans le Nord de la région, entre Saint-Vallier et Valence. S’y mêlent des paysages variés faits de plaines céréalières, de vastes massifs forestiers, de rivières et de quelques lacs où il fait bon se rafraichir les jambes.
Au total, nous avons parcouru 170 kilomètres et avalé pas moins de 3 600 mètres de dénivelé. Malgré la difficulté du parcours – et notre préparation, disons le, plutôt moyenne – l’aventure était une parfaite initiation à l’itinérance à vélo pour Martin et Antoine, novice en la matière. Il en ressort un sentiment de liberté, un coup de foudre pour la pratique et pour l’Ardèche, une région accueillante qui mériterait d’être plus connue.
Six heures du matin. Le réveil est difficile et l’étape qui nous attend l’est probablement tout autant. On a quitté Paris dans la précipitation, hier soir, et la fatigue accumulée durant la semaine est bien présente. On repense au coucher du soleil d’hier soir et à cette odeur d’été qui nous a tous enivrés dès la sortie du train. De quoi se motiver. Martin est tout sourire, comme à son habitude, Damien commence déjà à glisser quelques blagues. C’est le plus expérimenté de nous trois. Nous sommes des “rookies”, avec seulement deux petites sorties au compteur. Dernièrement, on s’est plus entraînés à boire des bières qu’à pédaler.
Départ 7 heures du matin pour profiter de la fraîcheur et ne pas être stressés par le temps. On se laisse porter sur les premiers kilomètres avant de voir arriver les premières montées. Chacun trouve son rythme, met la tête dans le guidon et fait face à l’adversité… Le décor est parfait. L’Ardèche est une terre de contraste, où les paysages verdoyants laissent soudain place à des espaces secs et rocailleux. Notre parcours alterne entre l’itinéraire de la grande traversée de l’Ardèche et celui de L’Ardéchoise, un course à vélo mythique de la région, comme en témoignent les nombreux cyclistes qui en arborent le maillot officiel.
Komoot ne nous avait pas menti en annonçant un parcours très difficile, les montées rocailleuses s’accumulent. Par endroit, on décide de reprendre la map komoot pour simplifier l’itinéraire. La bonne humeur est de mise, l’ambiance est à celui qui dira le plus de blagues à la minute. Malgré une crevaison, on arrive lessivés en fin d’après-midi dans le gîte tenu par Patrice et Véronique qui nous accueillent chaleureusement avec des apéritifs maisons. Ce sera petit vin de foin et pissenlit pour nous !
On entame cette deuxième journée avec plus de sérénité. Notre performance de la veille nous a rassurés et notre tracé sur Komoot annonce une étape plus tranquille avec une distance supérieure mais moins de dénivelé, ce qui devrait grandement nous faciliter la tâche. On part tout de même aux aurores, avec un objectif particulier : à 15 heures, la France joue face à la Hongrie pour son deuxième match de l’Euro. Bien qu’on ne soit pas d’immenses fans de foot, c’est l’excuse parfaite pour justifier un arrêt anticipé autour d’une bière dans un bar du Cheylard.
Sur le chemin, on s’autorise une petite baignade rafraîchissante dans un lac. On ressaute rapidement sur nos vélos sans même prendre le temps de se sécher. L’heure tourne. On serre les dents à chaque montée. Vers le milieu de la journée, on entre dans le parc naturel régional des Monts d’Ardèche, une étape marquante de notre parcours. On traverse alors de superbes forêts qui nous protègent du soleil. La deuxième partie de la journée est un pur plaisir : on ne fait que descendre ! Aux petits sentiers succèdent de magnifiques routes en lacets qui offrent de beaux panoramas sur les Monts d’Ardèche. Tout sourire, on atteint Le Cheylard juste à temps pour le match.
Dernier jour, dernier petit-déjeuner et encore 70 kilomètres à avaler pour ce dernier tracé. Nos sentiments sont mitigés. On a à la fois hâte d’en finir, mais aussi envie de rester un peu plus longtemps en Ardèche. Encore une fois, on part très tôt. Cette étape sera une sorte de course contre l’orage, que nous espérons éviter en avançant rapidement pendant la matinée.
Nous commençons par emprunter la Dolce Via, un itinéraire cyclable tracé sur une ancienne voie ferrée. Sur la route du col qui suit la ville de Nonières, on sent que nos corps sont fatigués. On avale difficilement les 10 kilomètres de montée. Le ciel ne cesse de s’assombrir pendant toute la matinée et met notre moral à rude épreuve.
Les premières gouttes commencent à tomber juste avant la pause déjeuner. En traversant le village de Boffres, on s’arrête sous un abri bus en espérant l’accalmie. Après 40 kilomètres, cette pause forcée nous donne l’occasion de déjeuner. Malheureusement, à mesure que l’orage s’intensifie, on comprend que notre étape est compromise. Il faut savoir renoncer. C’est avec amertume qu’on monte dans un bus qui nous amène à Valence.
La pluie diluvienne a eu raison de la fin de notre aventure, mais pas de notre passion pour le vélo gravel. Nous voilà tous définitivement mordus et on planifie déjà notre prochaine sortie dans le train qui nous ramène à Paris !
En partenariat avec
Komoot
Cet outil centré sur la planification et le partage d’itinéraires pour randonnée et vélo présente l’avantage d’être particulièrement accessible. Permettant de tracer des parcours dans le monde entier, Komoot est ouvert à celles et ceux qui veulent se laisser guider ainsi qu’aux plus coriaces souhaitant planifier leur chemin sentier par sentier. Le fond de carte est simple mais agrémenté d’une multitude de points d’intérêt et de sections conseillés par la communauté. Amu- sez-vous à tracer votre itinéraire en suivant en temps réel l’évolution du kilométrage, du dénivelé ainsi que les types de route et de sur- face.
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