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C’est un projet qui nous tenait à coeur depuis quelques années. Partir aux confins de la Laponie, à la découverte d’un des espaces les mieux préservés d’Europe, le parc national de Sarek.
Après plusieurs semaines de préparation et alors que le mois d’août touchait à sa fin, nous avons enfin pu nous échapper pour un itinéraire de 8 jours en totale autonomie, à travers un environnement magnifique mais particulièrement exigeant, où la météo tout comme le terrain nous réservaient de belles surprises.
Une aventure rendue possible grâce au soutien des offices de tourisme Visit Sweden et Swedish Lapland, mais aussi Au Vieux Campeur, que l’on remercie chaleureusement.
Si le parc national de Sarek (ou Sarek Nationalpark pour les suédophiles) figure parmi les espaces les plus sauvages d’Europe, c’est certainement en raison de son isolement. Situé à l’extrémité nord de la Suède, en Laponie, il n’existe aucune route pour le rejoindre.
C’est aussi certainement en raison de son caractère exigeant. Il abrite une bonne partie des plus hauts sommets suédois, d’où dévalent une centaine de glaciers. Même sans s’aventurer bien haut, le Sarek présente un environnement alpin, au climat souvent très rude. La “limite des arbres” — zone à partir de laquelle la forêt disparaît — est ainsi atteinte dès 500 mètres d’altitude, quand qu’elle est plutôt autour de 2 500 mètres en France. La région enregistre aussi les pluies les plus abondantes du pays : vous serez mouillés, soyez-en certains.
Premier parc national de Suède et d’Europe, établi en 1909, le Sarek est particulièrement préservé et très peu aménagé. Vous n’y trouverez aucun sentier balisé, aucun refuge et encore moins de la 4G. Pour un trek dans le Sarek, il faut donc partir préparé et emporter le nécessaire avec soi.
Classés en 1996 patrimoine mondial de l’UNESCO, le parc constitue notamment un refuge pour les grands mammifères suédois, dont le renard polaire, l’élan et le renne, qui y règne en maître.
Si le Sarek est souvent qualifiés de « plus grande zone encore vierge » d’Europe, il est habité depuis environ 7 000 ans par les Samis. Ce peuple autochtone des territoires lapons y vit notamment de l’élevage nomade de rennes. Une grande partie des lieux et points d’intérêt reprennent ainsi leur locution (notamment le suffixe tjåkkå pour les montagnes ou jaure/jávrre pour les lacs).
La Kungsleden est à la Suède ce qu’est le GR20 à la France. Sentier mythique, parcouru autant par les randonneurs locaux qu’étrangers, la “Voie Royale” traverse presque de bout en bout la Laponie suédoise sur 425 kilomètres.
Créée à la fin du XIXème siècle pour rendre accessibles au plus grand nombre les magnifiques paysages lapons. La Kungsleden a progressivement été équipée en refuges que l’on trouve aujourd’hui sur toute sa longueur. C’est donc un tracé de choix pour les amoureux de trekking de tous niveaux et notre ticket d’entrée vers les profondeurs du Sarek.
S’il y a plusieurs façons de partir en trek au Sarek, mais la distance à parcourir reste toujours la même. Un peu plus de 2 200 kilomètres depuis Paris. La Laponie se mérite !
La version “courte” consiste à prendre l’avion jusqu’à Kiruna. Cela demande une escale à Stockholm mais le temps de trajet reste raisonnable. 2h30 de Paris à Stockholm, puis 1h30 pour rallier Kiruna avec la SAS. Arrivé sur place, il vous faudra louer une voiture pour rejoindre Kebnats (2h30 de route environ). C’est ce point de départ que nous avons choisi pour commencer notre trek dans le Sarek.
De notre côté, nous avons opté pour la version « longue » mélangeant avion, train, voiture et bus. Le temps de trajet est considérablement allongé, mais l’impact sur l’environnement réduit dans la mesure où l’on évite un aller-retour par voie aérienne de Stockholm à Kiruna. En outre, le trajet en train de nuit opéré par la société SJ est très confortable et la sensation de s’enfoncer peu à peu dans les forêts suédoises en direction du Nord, elle, est inoubliable. Comptez 2h30 d’avion, puis 14h de train (de nuit) avant de récupérer votre voiture de location à Gällivare. Il vous restera alors 1h30 de route seulement pour rejoindre Kebnats (voir l’itinéraire ci-dessous).
Nous sommes partis faire notre trek dans le Sarek à la fin la saison estivale, celle-ci étant relativement courte dans cette région.
En juin, bien que l’on puisse profiter du soleil de minuit, la neige peut encore être présente en quantité par endroit, et les nombreux fleuves peuvent s’avérer trop hauts pour traverser. Passé août, les jours raccourcissent vite et les températures descendent, jusqu’au retour de la neige avec le mois d’octobre.
Entre juillet et août, les températures sont relativement clémentes. Le thermomètre peut facilement dépasser les 15°C au soleil et tourner autour de 5°C la nuit. Cela étant dit, même l’été, la zone est très pluvieuse. Avec « seulement » 3 jours de pluie sur nos 7 jours de randonnée, nous avons été particulièrement chanceux ! Il est donc important de s’équiper en conséquence (voir plus bas).
Il est aussi possible de faire ce trek dans le Sarek en hiver, équipés de skis et de pulkas. De décembre à mars, vous pourrez aussi admirer les aurores boréales. Mais attention, les conditions sont alors très, très difficiles.
De manière générale, la météo est très changeante, le brouillard peut s’installer en un instant et il faut rester vigilant, en particulier sur les portions les plus élevées. Si les intempéries s’abattent, les torrents peuvent subitement gonfler et rendre l’itinéraire soudainement périlleux. Soyez prudents !
Quoi qu’il en soit, même au pic de la saison, vous ne croiserez pas grand monde dans le Sarek : nous avons « rencontré » entre 2 et 4 personnes par jour et de loin, le plus souvent. La Kungsleden est plus accessible et donc plus fréquentée : bien que ce ne soit jamais la cohue, les refuges sont de petite taille et il est conseillé d’arriver assez tôt pour y poser ses affaires.
Les informations sont relativement peu disponibles concernant les itinéraires de trek possibles au Sarek et pour cause : il n’existe aucun sentier balisé dans le parc.
De notre côté, nous avons choisi de réaliser une boucle en revenant à notre point de départ, le refuge de Saltoluokta. Il est d’ailleurs possible de le rejoindre en bus depuis Gällivare et en direction de Kebnats, où un bateau vous permet de traverser le lac jusqu’au refuge. Après un départ le long de la Kungsleden, il faut bifurquer plein ouest pour entrer véritablement dans le Sarek. S’ensuivent alors des décors sauvages et variés, entre pierriers, torrents et denses forêts.
À noter qu’il existe d’autres portes d’entrée pour découvrir le Sarek et notamment Aktse, un refuge situé plus au Sud, sur le tracé de la Kungsleden, lui aussi.
Le Sarek est un espace particulièrement préservé qui reste très fragile. Il peut être vite dégradé par les passages répétés. Nous ne donnerons volontairement pas de trace GPX dans cet article.
Vous l’aurez compris plus haut, le trajet pour se rendre au Sarek depuis la France est un périple en lui-même.
Un lundi matin, nous avons rendez-vous à 7h00 à l’aéroport CDG avec Olivier (@lesmountainbrothers), notre compagnon d’aventure. Très vite, les ennuis commencent. Notre avion pour Stockholm prend 3h30 de retard en raison d’un problème moteur. Nous pensions profiter de quelques heures de transit pour faire le tour de la capitale suédoise… mais ce sera pour une prochaine fois. Une fois arrivés, on se dépêche de trouver une boutique de sport où acheter trois cartouches de gaz pour les réchauds — il est interdit de voyager en avion avec du gaz, prévoyez de l’acheter à l’issue de votre dernier vol —, quelques sandwichs pour le train et on file vers la gare centrale.
Une fois dans la cabine, on pose nos sacs et on respire, enfin. Pour les quatorze prochaines heures, notre habitat se limitera à une pièce minuscule mais confortable avec un évier et trois lits superposés. On a même le droit à une douche en super état ! On ne se fait pas prier : c’est la dernière que l’on aura avant 7 jours…
Après une bonne nuit de sommeil bercés par les rails, un changement à Boden et quelques heures — encore — de retard, on débarque à Gällivare. Prochaines étapes : rejoindre Kebnats en voiture (il est aussi possible de le faire en train) puis Saltoluokta en bateau, de l’autre côté du lac. Quel plaisir d’arriver en pleine nature après trente heures de voyage !
On ne traîne pas pour se mettre en route : la première étape, qui suit la Kungsleden, doit nous mener aux portes du Sarek, 20 kilomètres plus loin. Après un léger dénivelé, on sort brusquement de la forêt. Notre aventure vient à peine de commencer mais les paysages, déjà grandioses, nous obligent à nous retourner constamment pour admirer la vue sur le lac et les sommets environnants, alors que les premiers rennes nous accueillent paisiblement.
Le soleil passe derrière la colline et la température diminue très vite. Après seulement 15 kilomètres sur les 20 initialement prévus, on décide de s’arrêter pour la nuit. Il faut encore se familiariser avec le matériel, alors on préfère remettre à demain les kilomètres manquants. On a rattrapé une partie de notre retard accumulé dans les transports, c’est déjà ça.
Premier réveil sous la tente. Une température raisonnable (une dizaine de degrés) et assez peu d’humidité à déclarer : la nuit a été plutôt bonne. Sauf pour Damien qui s’est réveillé sur un matelas complètement à plat… Il va falloir étudier ça au plus vite.
On reprend la route sur la dernière portion de la Kungsleden qui mène à Sitojaure. Là, on traversera le lac jusqu’à l’entrée du Sarek. Dernière connexion à la 4G, et c’est parti pour une semaine d’isolement total. L’excitation est palpable.
Au bord du lac, on rejoint une barque amarrée à un ponton. Mickaël, un Sami d’une quarantaine d’années — qui nous avoue rapidement sa hantise du froid : “I used to say I was born in the wrong part of the world!” — sera notre capitaine, aujourd’hui. On embarque et la barque fend l’eau verte opale jusqu’à l’extrémité ouest du lac en 45 minutes. Une fois à terre, on peut le dire, enfin :
Sarek, nous voilà !
Les premières centaines de mètres au départ du lac se font à travers une végétation luxuriante. On s’arrête au bord d’une rivière pour déjeuner, vérifier que le matelas de Damien n’est pas troué en le plongeant dans l’eau (tout va bien !) et on reprend la route.
On avance tout droit sur un plateau avec les sommets signalant la vallée à suivre pour entamer notre boucle en ligne de mire. Très vite, le terrain se fait de plus en plus alpin. On évolue péniblement entre les broussailles et les pierriers… mais que c’est beau ! Mis à part quelques rennes discrets, on est seuls au monde.
Il est 17h00. Après notre première traversée d’un cours d’eau pieds nus, on peut le dire : elle est très froide, ici. Il est temps de trouver un espace où bivouaquer pour la nuit. Le terrain se compose d’une succession de petites collines et l’on choisit de s’installer entre deux bosses, à l’abri — relatif — du vent. Cacahuètes et demi-saucisson bien mérités, notre première nuit au Sarek peut commencer.
Le claquement régulier des gouttes sur la toile de tente nous réveille, annonçant une journée compliquée. La pluie n’était pourtant pas attendue avant 2 ou 3 jours. On ne traîne pas pour avaler le petit-déjeuner : mieux vaut profiter de l’accalmie pour secouer et replier notre tente.
On sort les vestes Gore-Tex et on repart en remontant le fleuve. Très vite, on s’aperçoit que nos zigzags entre les chaos de pierre rallongent sensiblement notre itinéraire et notre temps de trajet, sans parler des traversées de fleuves : on passe souvent de longs moments à les longer, dans l’espoir de trouver les pierres qui nous permettront de traverser sans trop se mouiller les pieds. C’est souvent peine perdue, alors on finit par enlever les chaussures, remonter le pantalon jusqu’aux genoux et serrer les dents jusqu’à la rive.
Après s’être peu à peu élevés, on passe enfin de l’autre côté de la vallée pour redescendre tranquillement vers un lac. Le ciel s’éclaircit et nous permet de sécher tranquillement en déjeunant. Mais on n’est pas au bout de nos peines : notre prochain point de chute se trouve beaucoup plus haut.
On progresse à flanc de colline avant de faire face au dénivelé dans une pente glissante et escarpée. On relève enfin la tête pour découvrir notre spot pour la nuit : un lac aussi immense qu’isolé, au milieu de montagnes perdues dans les nuages.
Le ciel est gris ce matin. Il a bien plu, pendant la nuit. Face à nous, un magnifique sommet nous tend les bras. Et si on y allait ? Les tentes repliées, chacun y va de sa proposition de trace. Mais une fois dans le dénivelé, le terrain se dévoile bien différent de ce que l’on avait imaginé : très raide et entièrement constitué de grosses pierres.
On grimpe, on grimpe, mais arrivés aux ⅔ de l’ascension, le vent commence à souffler fort et d’énormes nuages blancs s’avancent vers nous. On se regarde et, en quelques secondes, on décide de redescendre. Hors de question de rester bloqués sous la pluie dans ce dédale de pierres glissantes !
Une fois au pied de la montagne, on ne regrette pas notre choix. Le temps a complètement changé, on ne voit plus à 10 mètres au bord du lac. Vérification GPS, on récupère la trace qui doit nous mener de l’autre côté, dans la vallée. La descente est abrupte avec environ 600 mètres de dénivelé négatif sur quelques centaines de mètres seulement.
En bas, le décor n’a plus rien à voir avec ce que nous venons de traverser : il faut désormais se frayer un chemin à travers une forêt dense et humide, en longeant le fleuve qui scinde la vallée sur toute sa longueur. La progression n’est pas évidente, on vérifie à chaque instant où l’on met les pieds, entre les ronces, les broussailles et les étendues de boue. Nicolas fait l’amère expérience de plonger sa jambe jusqu’au mollet dans un de ces pièges visqueux… Merci, Gore-Tex !
À l’orée de la forêt, le terrain a encore évolué : 400 mètres de marécages s’étendent devant nous. Aucune échappatoire possible. On fait le deuil de finir la journée avec des vêtements secs et on avance. À chaque pas, l’eau s’infiltre dans nos chaussures, jusqu’aux chevilles. La situation est telle qu’on finit par en rire, tous les trois. On s’en souviendra, de celle-là !
Une fois le marais traversé, on remonte une rivière sur un sentier magnifique. Les montagnes derrière nous créent un panorama exceptionnel. Mais à peine le soleil est-il revenu que de gros nuages gris pointent de nouveau le bout de leur nez. On connait le truc, désormais : il faut se dépêcher d’avancer et de trouver un abri pour la nuit si l’on ne veut pas se prendre une douche toute la soirée.
On décide néanmoins de prendre de l’avance sur la journée de demain qui s’annonce bien longue. Les organismes commencent à fatiguer. Ça y est, il pleut. Fort, très fort. On sort les ponchos de nos sacs avant de chercher le réconfort d’un arbre pour limiter la casse. Cinq minutes passent, dix. La pluie semble se calmer. Ni une ni deux, on reprend la route en quête de la moindre zone à peu près plate où planter les tentes.
Sans le savoir, on a monté le campement au bord d’une falaise…
Dans un brouillard épais qui nous empêche d’y voir à plus de dix mètres, on installe le campement en croisant les doigts pour que la pluie ne reprenne pas. C’est bon. Quoi qu’il arrive, on est sauvés pour ce soir. Quelques secondes plus tard les nuages se dissipent et dévoile le paysage… Sans le savoir, on a monté le campement au bord d’une falaise abrupte de 200 mètres d’où dévale une impressionnante cascade. Toute la vallée de Rapa s’offre à nous alors que quelques rayons de soleil percent jusqu’au fleuve. On en a le souffle coupé.
Les affaires n’ont pas séché durant la nuit, on s’est beaucoup trop éloignés de l’itinéraire prévu et les prévisions météo sur notre petit Garmin Inreach annoncent une pluie dense et continue jusqu’au soir. Bref, la journée parfaite pour fêter les trente ans de Damien !
Les premières heures sont encore pire qu’on l’imaginait. Partis plus tôt en espérant boucler cette longue étape avant la nuit, on s’enfonce lourdement dans les buissons, auxquels succèdent des pierriers rendus glissants par la pluie. Le vent souffle, la pluie se remet à tomber. On n’avance pas.
Notre itinéraire de trek dans le Sarek est difficilement lisible, face à nous tombe un ravin qui n’apparaissait pas sur la carte. Il faut remonter le long d’un torrent gonflé par les précipitations de la nuit avant de trouver un passage à gué praticable. Le vent souffle, la pluie se remet à tomber, le brouillard arrive. On avance un peu.
Nos efforts sont récompensés par une vue imprenable sur le sommet du Skierfe (1 179 mètres) que l’on espère atteindre aujourd’hui. Avoir un objectif en vue remotive toute la troupe. Mais il ne faut pas se réjouir trop vite : alors que l’on avance sur la pointe des pieds sur une langue de glace, la grêle se met à tomber violemment, nous obligeant à remonter par un pierrier particulièrement pentu.
Encore la pluie, encore le brouillard. Les ponchos s’envolent et ne protègent plus grand chose. Au pied du Skierfe, les marécages achèvent nos chevilles trempées. On devait contourner, mais on s’est obstinés à couper tout droit. On va le payer. Sous la pluie, la montée, bien qu’assez courte, nous semble interminable. Pourtant, le jeu en vaut la chandelle : au sommet, la vue sur un delta immense est saisissante, vertigineuse. Le plus beau panorama de notre trek au Sarek, assurément.
La pluie redouble d’intensité et il faut se résoudre à partir, tremblant de froid. On remplit les gourdes dans une flaque, au bord du chemin, les doigts glacés, et on se décide de montrer les tentes dans une légère pente en contrebas. On a assez avancé. La pire journée de notre périple est enfin terminée et Damien peut souffler ses bougies à l’abri.
Ce matin, un air de fin de voyage flotte déjà dans l’air. Et pour cause : on n’est plus qu’à 2 heures de marche du lac qui nous sépare de la Kungsleden et de notre ligne d’arrivée.
Aujourd’hui, comme hier, nos chaussures sont trempées. Aujourd’hui, comme hier, il va pleuvoir toute la journée.
On commence par descendre sur quelques centaines de mètres dans les buissons — les fameux “lichens des rennes” omniprésents depuis notre départ — jusqu’à un panneau, première trace de civilisation depuis qu’on a quitté le parc, indiquant la direction de la Kungsleden. D’ici, on avale une dernière portion de dénivelé positif à bonne allure en se demandant pourquoi on est encore secs… “Mais il fait beau en fait !”
Ça ne pouvait pas durer. Arrivés au sommet de cette butte, le lac nous apparaît à l’horizon et la pluie recommence à tomber. Elle ne nous quittera plus. Il nous faut une bonne heure de marche pour rallier le ponton sous des trombes d’eau. À notre arrivée, surprise : aucun bateau en vue. Sous un caillou, on trouve un petit papier à la limite de se déchirer avec une note gentiment laissée par notre capitaine :
“Je suis parti plus tôt ce matin. Je serai de retour dans la journée. Asseyez-vous et attendez.”
Qu’est ce qu’on fait ? On se fabrique un abri avec nos ponchos sous les arbres pour s’abriter ? Qui sait quand notre bateau va arriver… la journée peut être longue. On a à peine le temps de commencer que la barque à moteur apparait à l’horizon. Sauvés ! C’est la soeur de Mickaël, rencontré à l’aller, qui nous fera traverser en sens inverse. Elle nous explique que le vent et la pluie sont si forts que ce voyage sera sans doute le dernier de la journée. La chance nous sourit, finalement !
Arrivés de l’autre côté, on achète trois Snickers au capitaine… après cette semaine de trek dans le Sarek, il en faut peu pour être heureux. On se retourne pour faire nos adieux au Sarek et on reprend la route sur la fameuse Kungsleden. Les prévisions météo sont tout aussi mauvaises sur cette portion, mais on passe par miracle entre les gouttes. Après 2 heures de marche, on retrouve le chemin emprunté à l’aller. Les jambes encore bonnes, on avance au maximum.
Le vent souffle fort pour notre plus grand bonheur. Avec la pluie qui s’est abattue les derniers jours les moustiques sont de sortie. Les bourrasques seront notre plus précieux allié. À une douzaine de kilomètres de notre destination finale, on pose le camp dans un tunnel venteux au-dessus d’une rivière.
Sortis du parc, on a retrouvé la 4G, de quoi envoyer quelques messages à nos proches pour les rassurer. Mais attention, il faut garder un peu de batterie : on est le 23 août 2020, et à 21h00 le PSG affronte le Bayern de Munich en finale de la Ligue des Champions. Aucun de nous trois n’est fan de foot mais la perspective de dévorer un aligot aveyronnais réhydraté devant le match nous fait saliver depuis des heures.
Quand les Allemands l’emportent, on est déjà presque endormis. Bonne nuit !
Les 10 derniers kilomètres sont une promenade de santé. On en est presque désoeuvrés après ces longues journées de marche. Habitués à s’imposer un rythme soutenu lors des étapes précédentes, on se surprend à marcher trop vite par rapport au programme de cette journée. Rien ne presse, aujourd’hui, et que va-t-on pouvoir faire de tout ce temps libre, si l’on arrive trop tôt ?
En contrebas, le refuge de Saltoluokta nous attend au bord du lac. On a hâte d’atteindre notre ligne d’arrivée, bien sûr, mais un soupçon de mélancolie se fait sentir devant la fin de notre aventure. L’atmosphère feutrée de ce refuge tout en bois marque notre entrée. On pose les sacs pour de bon, on plie les bâtons une dernière fois. Et puis on aperçoit le four à gaufres et le pot de crème chantilly : le voilà, notre programme de l’après-midi.
Notre trek dans le Sarek s’est fait en autonomie complète et nous avons dû apporter tout le nécessaire pour 8 jours d’itinéraire. Nous avons fait en sorte d’avoir les sacs aussi légers que possible. Ils pesaient environ 18 kilos, tentes et eau comprises.
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