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Quatre semaines, quatre aventures, quatre régions. Le 22 avril débutait le Recto Verso Tour, un tour de France de l’aventure en rando et à vélo, construit en suivant notre méthode Recto Verso.
Après la Suisse normande, le Recto Verso Tour remonte vers la Suisse, la vraie cette fois, avec « La remontée jurassienne » ! Au programme : 4 jours de randonnée le long du Doubs, la rivière qui marque la frontière franco-suisse. On vous emmène sur les sentiers de la contrebande, on bivouaque dans des grottes ou dans des cabanes et on profite de ce paysage aux allures de Canada. Bref, on explore le Jura et son tout récent Parc naturel régional du Doubs Horloger !
Le Recto Verso Tour est rendu possible grâce à nos partenaires, les Montagnes du Jura nous ont fait découvrir leur territoire, Columbia nous a équipés, Oakley nous a protégés des chutes ou du soleil, Komoot nous a guidés et enfin Fujifilm nous permis de créer de belles images. Merci à eux !
Après les plateaux des causses et les bocages normands, on avait envie de montagne. Pour cette troisième étape, on collabore avec le collectif Montagnes du Jura. Depuis 2003, ce collectif s’est affranchi du découpage administratif des régions et départements pour valoriser le massif jurassien dans son ensemble. Les départements de l’Ain, du Doubs et du Jura s’associent ainsi pour parler d’une même voix. Ensemble, ils souhaitent redonner l’envie aux français de partir en randonnée, de prendre l’air ou encore découvrir les magnifiques petits villages. Il ne reste plus qu’à choisir parmi ce large territoire notre destination précise.
Pour se décider, on a sorti notre carte Recto verso et on s’est plongés dans les départements de l’Ain (1), du Doubs (25) et du Jura (39). On a rapidement éliminé l’Ain malgré les Monts Jura et le Crêt de la Neige, trop haut pour ce début de printemps. Il ne reste plus qu’à choisir entre les parcs naturels régionaux du Jura et du Doubs. Le choix est dur, alors honneur au plus jeune des deux : le parc naturel régional du Doubs-Horloger.
Pour ce tracé, nous avons décidé de partir sur une itinérance au départ de Liebvilliers. Le village situé à l’orée du parc offre l’avantage d’être à seulement quelques enjambées de la grotte du Bisontin, un site ravissant et original pour installer notre premier bivouac. Cette région présente plusieurs avantage : la présence de ce tout nouveau parc bien sûr, ce qui en fait un endroit peu connu du grand public et donc un lieu encore sauvage et préservé, mais aussi le passage du grand GR®5 et du GR® 509, surnommé la grande traversée du Jura. Enfin, le Doubs, la rivière dont le parc naturel régional tire son nom, nous offre de l’eau en abondance pour notre randonnée en autonomie.
Le tracé prend facilement forme sur Komoot, quelques images laissées par des utilisateurs viennent confirmer que la région vaut le coup d’œil, elle regorge de chutes d’eau comme celle du du Bief de Vautenaivre ou le célèbre Saut du Doubs. Un autre point de passage attire notre attention : « Les Échelles de la Mort », un raccourci utilisés autrefois par les contrebandiers. En reliant tous ces points notre tracé prend forme.
Côté organisation et matériel, nous avons opté pour une itinérance en bivouac. Notre liste complète de matériel est détaillée en fin d’article. Pour l’équipe, Maïté et Nicolas des Others se chargeront de relater et d’organiser l’aventure, Cécile des photos et P-A des images du film.
Dernier-né des parcs naturels régionaux français, le Doubs Horloger longe la frontière suisse sur 50 kilomètres au creux des derniers plis du massif du Jura. De gorges abruptes en paisibles vallées et de forêts infinies en discrets sommets, il offre des paysages variés abritant une importante biodiversité (Milan Royal, Faucon Pèlerin, Lynx Boréal) et de nombreux sentiers (GTJ, GR®5, Chemins de la Contrebande), mais c’est bien pour son activité d’horlogerie – inscrite au patrimoine de l’humanité par l’Unesco – qu’il a été nommé. L’endroit parfait pour allier culture et randonnée.
Le tracé de l’étape sur Komoot : la remontée jurassienne, jour 1
Arrivés à Liebvillers la veille, on a pu profité des derniers rayons du soleil sur la grotte du Bisontin. Un premier spot de bivouac aussi mystique au coucher qu’au lever du soleil. On commence la journée avec une rencontre, celle de Maxime, chargé de mission dans le parc. Il nous raconte l’histoire de cette grotte de la contrebande et nous renseigne sur cette région qu’on a hâte de remonter. On lève le camp et on quitte notre ami, direction Saint-Hyppolyte. Pour la première fois, on rencontre le Doubs mais on le quitte rapidement, en nous enfonçant sur un GR®5 aux odeurs d’ail des ours. Les paysages évoluent entre forêts denses et grands pâturages. Nous marchons encore quand la nuit tombe. On s’engage dans la dernière descente à la frontale, heureusement, on tombe sur une chapelle accueillante. La journée fut longue, on s’enfile un lyophilisé avant de rejoindre les bras de Morphée.
Le tracé de l’étape sur Komoot : la remontée jurassienne, jour 2
On se réveille au milieu de la brume, on plie bagage rapidement pour aller petit-déjeuner au pied de la chute du Bief de Vautenaivre. Après un café, un porridge et une toilette de chat, on reprend notre route, on retrouve le Doubs qu’on ne quittera plus jusqu’à la fin de l’aventure. En arrivant à Goumois, les drapeaux suisses flottent fièrement au-dessus de la douane. On ne peut s’empêcher d’aller mettre un pied en Suisse. Juste pour dire. La suite du tracé nous emmène sur un sentier sinuant au bord du Doubs. On remonte ses lacets et on ne peut qu’admirer ce coin aux allures de « petit » Canada. La journée se termine à l’abri de la charbonnière, un espace de bivouac aménagé sur les hauteurs du Doubs. On profite des dernières lueurs pour remplir nos gourdes à une chute d’eau, on agrémente nos dîners déshydratés d’ail des ours fraîchement cueillis et on s’endort paisiblement.
Le tracé de l’étape sur Komoot : la remontée jurassienne, jour 3
Les premiers rayons du soleil nous indiquent qu’il est temps de se mettre en route. Rare sont les marcheurs que nous croisons sur notre route, mais ce matin, nous croisons Frédérique et François en arrivant au abord des Échelles de la Mort. En passionné de la région, François nous raconte la grande histoire de son pays natal. Il nous conte ses légendes, nous parle de la contrebande et de ses échelles si périlleuses. On les descend avec lui et en chemin, on en apprend davantage sur la faune et la flore. En le quittant, il nous souhaite bonne chance dans notre espoir de croiser un lynx. Cette remontée jurassienne devient de plus en plus sauvage, la forêt qu’on traverse est maintenant recouverte d’une épaisse mousse. En sortant de cette forêt enchanteresse, on assiste à un envol de cygnes magistral. On enfile encore une dizaine de kilomètres avant de rejoindre une cabane de pêcheur. La surprise est grande quand on s’aperçoit que notre abri dispose d’un poêle et de l’électricité. La nuit tombe et la pluie aussi, mais on est au chaud, calfeutrés dans notre cabane. On s’endort au sec mais on sait que la nuit sera courte.
Le tracé de l’étape sur Komoot : la remontée jurassienne, jour 4
Départ à l’aube ce « matin », il est 5h et il pleut. On remet la cabane plus propre qu’on ne l’a trouvé, on allume nos frontales et on se rend le plus imperméable qu’on peut. Si l’on part si tôt, c’est pour s’éviter le pire… car on l’annonce. Bien que l’expérience peut paraître désagréable, elle s’avère charmante. On avance à la lueur rouge de nos lampes, elles donnent une couleur différente à ces forêts que l’on remonte depuis quelques jours. Le vert profond prend une autre teinte et l’on croise une faune nouvelle comme des salamandres. Quelques heures plus tard, on arrive au-dessus du Saut du Doubs, on le surplombe malgré ses 27m. L’averse s’intensifie, on accélère le pas. Un dernier dénivelé et on rejoint les extérieurs de Villers-le-Lac. Sur le précieux conseil de Frédérique, on s’abrite pour déjeuner au restaurant du port. On y déjeune avec la vue sur le lac avant de prendre la route de la gare. Malgré notre avance, il s’agirait de ne pas rater notre train.
Après avoir totalement disparu de nos paysages au 20e siècle, le lynx réapparaît doucement dans certains coins de la France. Aujourd’hui, on compte plus de 150 individus sur le territoire, dont 85% dans les Montagnes du Jura. Cet animal sauvage est de nature très discrète, il est donc très rare de pouvoir l’observer. Il aime chasser à l’aube, alors si vous souhaitez avoir une chance de l’apercevoir, il faudra vous lever de bonne heure !
Les Échelles de la Mort méritent bien leur nom. Dans ce haut-lieu de la contrebande franco-suisse du XVIIIe et XIXe siècle, ces échelles en bois de quinze mètres de haut permettaient de franchir rapidement la frontière. Tabac, farine, sucre, café : tout y passait ! Mais de nombreux contrebandiers n’en revenaient jamais… Aujourd’hui, des escaliers en aciers rivés à la roche permettent de rejoindre le belvédère surplombant la vallée en toute sécurité.
Le Doubs-Horloger est une région agricole, berceau de la vache Montbéliarde et du cheval Comtois. Arrêtez-vous dans les fermes-auberges typiques de la région pour en découvrir les spécialités : saucisse de Morteau, Mont D’or, Comté, cancoillotte, vins du Jura, absinthe… Le plus dur sera de se remettre en route.
Plus connu sous le nom de GR®5, ce sentier de grande randonnée de 2 200 kilomètres relie la mer du Nord et la mer Méditerranée. Avant d’arriver en France, il traverse les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. D’ici, il entre dans les Vosges puis le Jura, avant de s’échapper en Suisse le long du Lac Léman, pour revenir à nouveau en France à travers les Alpes et terminer sa course à Nice. La remontée jurassienne ne représente donc que 3 % de ce tracé, mais c’est un bon début…
En cas d’intempéries – ou d’une flemme intense de monter sa tente – quelques cabanes non-gardées jalonnent l’itinéraire. Si certaines n’offrent qu’un abri sommaire, d’autres disposent d’un poêle voire même de l’électricité ! Consultez le site refuges.info pour les localiser, et veillez à laisser les lieux aussi propres qu’à votre arrivée. N’hésitez pas aussi à contacter l’office de tourisme du Pays Horloger (03 81 96 58 00). Si vous ne souhaitez pas partir en bivouac, des hébergements existent sur le tracé comme la chambre d’hôtes Les Grillons au Bois de la Biche.Enfin, si vous souhaitez vous ravitailler pendant l’aventure, faites arrêt au petit commerce de Goumois « Au doux Doubs ». Un lieu parfait pour découvrir le terroir de la région.
Côté photo et vidéo, on a utilisé deux appareils hybrides sportif X-H2S de chez Fujifilm par aventure. Un pour les photos, et l’autre pour la vidéo. Cécile Chabert, la photographe sur cette aventure nous a donné ses trois règles essentielles pour revenir avec de beaux clichés.
À seulement 2h30 heures de Paris et 1h de Lyon, on peut dire que les Montagnes du Jura sont accessibles. Nous avons commencé ce périple en train de Paris pour rejoindre Belfort. De là, plusieurs options existent pour rejoindre Liebvilliers. De manière générale, il faudra compter un bon 2 heures en transport en commun (bus-TER). Au vu de notre départ tardif et souhaitant installer nos tentes de jour, nous avons pris un taxi (40 min) pour rejoindre Liebvilliers. Pensez à réserver en avance. Le covoiturage ou le stop est également une bonne solution pour se rendre dans la région, mais notre timing était un peu serré pour compter dessus.
En partenariat avec
Montagnes du Jura
La marque Montagnes du Jura réunit depuis 2003 les territoires de l’Ain, du Doubs et du Jura pour faire valoir les Montagnes du Jura comme une destination touristique à part entière au même titre que les autres massifs français. L’ambition est de mutualiser des moyens pour financer et réaliser des actions de promotion et des campagnes de communication pour valoriser le massif jurassien dans son ensemble.
Komoot
Cet outil centré sur la planification et le partage d’itinéraires pour randonnée et vélo présente l’avantage d’être particulièrement accessible. Permettant de tracer des parcours dans le monde entier, Komoot est ouvert à celles et ceux qui veulent se laisser guider ainsi qu’aux plus coriaces souhaitant planifier leur chemin sentier par sentier. Le fond de carte est simple mais agrémenté d’une multitude de points d’intérêt et de sections conseillés par la communauté. Amu- sez-vous à tracer votre itinéraire en suivant en temps réel l’évolution du kilométrage, du dénivelé ainsi que les types de route et de sur- face.
Oakley
Fondée en 1975 en Californie, Oakley est une marque unique. En constante recherche de performance, Oakley est à la pointe de l’innovation et compte plus de 900 brevets déposés. Tous les produits Oakley sont conçus pour être fonctionnel, confortable, léger et performant. Cet ADN unique permet à la marque d’équiper les plus grands athlètes de la tête au pied. Lunettes, casque, textile, accessoires, pour un usage sportif ou quotidien ; Oakley saura toujours vous offrir le produit le plus performant avec un design unique.
Fujifilm
Depuis plus de 80 ans, Fujifilm est à la pointe de l’innovation dans tous les secteurs de la photographie et notamment dans le domaine de la prise de vue avec la Série X d’appareils photos numériques hybrides. Pour cette seconde édition du Recto Verso Tour, nous a à nouveau fais confiance en tant que partenaire et nous sommes reparti avec leur modèle d’appareil hybride et sportif : le Fujifilm X-H2S.
Columbia
Depuis plus de 80 ans, Columbia équipe les passionnés d’outdoor du monde entier, des forêts verdoyantes au sommet des montagnes enneigées. Née à Portland, dans l’Oregon, la marque conçoit des vêtements, des chaussures et des accessoires intégrant des technologies de pointe testées et éprouvées directement sur le terrain. Pour les aventurières et les aventuriers d’hier et de demain.
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