Lorsque l’on pense au ski de randonnée ou à l’alpinisme, les hauts sommets des Alpes s’imposent naturellement. Pourtant, en France, il est tout à fait possible de pratiquer ces activités sur de plus petits massifs et même… sur un volcan !
Celui sur lequel Kévin Rocha s’est lancé est inactif depuis un long moment : le célèbre Puy de Sancy, de ses 1 885 mètres d’altitude, est le plus haut sommet du massif central, mais aussi le plus haut volcan de métropole et le plus large avec ses 35 kilomètres de diamètre. Un colosse et un terrain de jeux de choix pour une sortie hivernale.
L’occasion de s’initier au ski de randonnée et à l’alpinisme, au maniement des cordes et des crampons, dans un environnement accessible mais tout de même exigeant.
C’est au milieu de l’hiver que l’idée m’est venue : réaliser l’ascension du Puy de Sancy pour observer le lever de soleil depuis son sommet. N’ayant jamais fais de ski de rando ou d’alpinisme, j’ai contacté deux bons amis pour m’accompagner dans cette aventure. Pauline, photographe comme moi et amoureuse de la montagne depuis toute petite et Robin, fils de guide de haute montagne et grimpeur hors pair. Deux semaines plus tard, me voilà chez eux pour organiser l’ascension qui aura lieu le lendemain matin.
Il est 21h00, Pauline et Robin appellent quelques amis pour savoir si certains seraient motivés pour faire l’ascension avec nous. Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour les convaincre : nous voilà déjà sept en quelques minutes seulement. Savoir que toutes ces personnes seront là pour vivre cette petite aventure me motive encore plus. Mais pour l’heure, il faut dormir. Le réveil sonnera à 4h00 du matin.
Après une très courte nuit, nous voilà partis. Il est 5h00 lorsque nous arrivons au parking, le froid est glacial et seul le bruit du vent se fait entendre. Il est temps de chausser les skis et de monter !
La première partie de l’ascension se fait dans le noir. Seules nos lampes frontales éclairent. Je ne vois que des petits points lumineux avancer devant moi. Impossible, donc, de prendre des photos. Je suis pourtant tout excité. On devine vaguement la forme des montagnes grâce aux étoiles. J’attends l’heure bleue avec impatience pour prendre les premières photos de cette aventure.
Après une vingtaine de minutes de marche intensive, la pente se fait de plus en plus raide. La neige est dure comme de la pierre et il est plus prudent de déchausser les skis pour mettre les crampons. On s’encorde et on attache les skis aux sacs. Il n’aura pas fallu longtemps pour que cette sortie en ski de rando se transforme en initiation à l’alpinisme !
Les premiers rayons de soleil illuminent le ciel, dévoilant peu à peu un paysage somptueux. La neige est complètement bleue. Le ciel, encore noir il y a quelque minutes, se teinte d’orange. Je peux voir le Val de Courre, un petit col où nous ferons une pause bien méritée dans une dizaine de minutes.
Au Val de Courre, je suis déjà exténué par la montée mais heureux d’avoir passé cette étape. Pour la première fois depuis notre départ, nous pouvons voir de l’autre côté de la montagne. On peut même apercevoir les sommets enneigés du Cantal au loin. Pas le temps de traîner cependant, nous n’avons fait que la moitié du chemin et le soleil va bientôt passer la ligne d’horizon. Une course contre la montre s’engage alors que la partie la plus technique est à venir.
C’est la première fois que je marche avec des crampons et je suis bien content d’être encordé avec mon ami, beaucoup plus expérimenté que moi. Après une longue marche sur une étendus de neige immaculée, nous atteignons une étroite corniche. Rien de particulièrement dangereux, mais mieux vaut faire attention où l’on met les pieds.
Ce passage délicat franchi, il ne nous reste que vingt minutes avant d’atteindre le sommet. Le fameux escalier du Sancy nous guide, mais il se révèle bien plus praticable l’été qu’en plein hiver, gelé et avec des crampons aux pieds !
Je franchis la dernière marche et, enfin, le soleil m’éblouit. Nous y sommes, pile à l’heure. La lumière nous réchauffe le visage. On mange, on boit, on se repose et on profite de la vue le temps de reprendre notre souffle.
Après l’effort de la montée arrive le plaisir de la descente à ski. Je sécurise mon appareil photo dans le sac, on enlève les peaux de nos skis et c’est parti pour 30 minutes de pure plaisir. De retour aux voitures, je suis particulièrement heureux et satisfait de cette petite aventure. Découvrir le ski de rando et goûter à l’alpinisme en l’espace de quelques heures est une expérience que je ne suis pas prêt d’oublier.
La règle d’or : étudier la météo et ne pas hésiter à renoncer. La montagne est un lieu dangereux, quelle que soit l’altitude. Pour une aventure hivernale comme celle-ci, mieux vaut partir très tôt le matin et un jour de faible affluence. Le Puy de Sancy est un lieu fréquenté toute l’année.
L’ascension commence sur le parking de la station de ski du Mont Dore. Il est donc très facile d’y accéder mais attention, l’ascension se fait par le Val de Courre, surtout pas en longeant les pistes de ski.
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