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Pour étancher sa soif d’aventure, Charly s’est envolé pour la Colombie, où la jungle luxuriante l’attendait de pied ferme.
Quelques jours avant de m’envoler pour la Colombie, j’avais la boule au ventre, un peu de mal à trouver le sommeil. Il faut dire que les réflexions de mon entourage n’aidaient pas : « pourquoi partir là-bas ? C’est dangereux ! Vous allez vous faire capturer par les Farcs ! » …
Mais merde ! C’est pas en partant en vacances à Santorin que j’épancherais ma soif d’aventure !
C’est dans cet état d’esprit que nous nous sommes envolés un samedi matin avec un parcours approximatif en tête, mus par la volonté d’en découvrir un maximum sur cette destination avant le retour à Paris.
2 jours après avoir pris mon Uber pour l’aéroport CDG, je me retrouve au pleine jungle au milieu des Indiens de la Sierra Nevada, guidé par un ancien narco-trafiquant / paramilitaire.
Je l’ai trouvé le véritable aventurier ! Antonio a l’agilité d’un jaguar. Il court à travers la jungle toute la journée, machette à la main. Capable de soigner une cheville foulée ou d’extraire la fibre de l’agave pour en faire du tissus, il nous apprendra surtout comment vivent les Kogis, ces indiens descendants des Tayronas qui peuplent les forêts et les montagnes de la région.
Et moi dans tout ça, je dois avaler 15 kilomètres de marche par jour. Trainer mes grandes jambes qui brulent de plus en plus à chaque ascension. Moi, le normand d’origine, je n’avais jamais connu une telle combinaison de chaleur et d’humidité. Je suis sale, tout est moite… Mais n’est-ce pas cela LA véritable aventure que nous sommes venu chercher ? Ce soir, la douche sera remplacée par le torrent de la rivière et je remplirai mon estomac sur un coin de table éclairé à la bougie.
Demain, nous irons rencontrer le Chaman de la « Ciudad Perdida ». À la nuit tombée, Antonio nous réunira à nouveau autour d’une bougie pour nous conter ce qui viendra satisfaire notre curiosité à tous : l’histoire du Poporo ou comment les Kogis « subliment » leurs rencontres spirituelles grâce à un savant dosage de feuille de Coca et de poudre de coquillages.
Ereintés après 4 jours de marche entrecoupés d’un sommeil alternatif, nous voila bercés dans le 4×4 qui nous ramène à la civilisation à travers les chemins défoncés, habituellement réservés aux mules. Quand le chauffeur décide d’allumer son poste de radio pour réveiller son équipage, la scène prend une tournure improbable. Sumara, 20 ans, membre de notre expédition, a décidé de nous enseigner le Reggaeton « with a little bit of twerking! » et tout le monde commence à frotter son fessier sur la banquette en sky du vieux Toyota. J’ai besoin de sommeil…
Ce soir là, les plus courageux iront rejoindre leur nouvelle prof de danse et fêter leur retour dans un des clubs de Santa Marta. Pas moi, pas nous… Ce n’est pas ce que nous sommes venu chercher ici. Il nous reste du chemin à parcourir.
La Colombie est géante et nous n’avions plus que 20 jours devant nous, alors nous avons renfilé nos sacs à dos et enchainé les bus, les bateaux, les avions… pour finir sur une plage de Bahia Solano qui flirte avec la jungle et fait face à l’océan Pacifique. Là où, en buvant une bière assis sur le sable noir, il est possible de voir sauter les baleines à bosses à quelques dizaines de mètres du rivage !
Mais je dois déjà me dépêcher de finir cette canette tiède, oublier les cétacés et trouver une bonne âme qui voudra bien nous conduire à travers les 30 kilomètres de pistes boueuses qui nous séparent de l’aérodrome. Ce soir débute le long chemin du retour…
Charly Derouet
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