Elles nous tendaient les bras depuis des années, on a décidé de sauter le pas pour une bouffée de chlorophylle en plein hiver. Une randonnée dans les Ardennes, c’est la promesse de plonger dans une forêt à mille facettes et d’aller explorer ce que la Belgique a à nous offrir de mieux pendant une belle itinérance de trois jours. Une aventure rendue possible grâce au soutien de la marque Vaude, qui nous a maintenus au sec pendant toute cette épopée.
Une région transfrontalière
Les Ardennes (également utilisé au singulier – l’Ardenne) s’étendent bien au-delà du département français du même nom : ce massif s’étend sur le sud-est de la Belgique et le Luxembourg, jusqu’aux franges de l’Allemagne. Ne vous attendez pas à manquer d’oxygène (les Ardennes culminent au Signal de Botrange à 694 mètres), mais ce territoire accidenté est un petit bijou de basse montagne.
Des forêts à perte de vue
Quand on pense Ardennes, on pense forêts et on a bien raison : c’est le biotope principal de cette région au sol schisteux, idéal pour la prolifération de nombreuses essences d’arbres. Ces pans de forêt, naturellement entaillés par les vallées profondes de la Meuse, de l’Ourthe ou de la Semois, forment un ensemble impressionnant. Entre les Hautes-Fagnes, la forêt des Tailles et celle de Saint-Hubert que l’on traversera, on parle de zones qui oscillent entre 10 000 et 100 000 hectares. Ce n’est pas un hasard si les cervidés sont l’un des symboles de cette région ! Territoire éprouvé par les guerres, longtemps davantage cité dans les livres d’Histoire que dans les tops des destinations rando, ce massif, à l’instar du Morvan ou des forêts de Champagne-Bourgogne en France, possède un niveau de biodiversité très élevé, un faible peuplement et une météo qui protège des coups de chaud. Une multitude de GR et de parcours locaux balisés et documentés sillonnent désormais la région.
Notre itinéraire de randonnée dans les Ardennes
- Durée : 3 jours
- Difficulté : Intermédiaire
- Type : itinérance en bivouac
- Distance : 46,2 kilomètres
- Dénivelé : 600 mètres D+
- Départ: Libramont-Chevigny
- Arrivée : Saint-Hubert
- Période : Toute l’année
→ Jour 1
4h20 / 13,7 km / 80 m D+
7 heures, le rendez-vous est donné à la Gare de l’Est, direction Luxembourg. L’occasion pour notre trio (Lucie, Martin et Maïté) de discuter de ce qui nous attend pendant ces trois jours : un terrain totalement inconnu pour nous, mais aussi de la pluie, beaucoup de pluie… On croise les doigts, mais nous sommes parés niveau matériel. On rejoint Libramont, notre point de départ situé au cœur des Ardennes belges, après quelques zig-zags ferroviaires. Dernier café dans le pub « Le Sheffield » pour se donner du courage et on lève le pouce pour une session d’auto-stop qui doit nous téléporter vers le véritable départ de notre aventure. On se fait récupérer par Haroun qui nous amènera au début du sentier et aux premières grandes forêts de sapin qui nous tendent les bras.
À l’instant où l’on s’enfonce dans l’obscurité des arbres, c’est un changement total d’univers. la mousse est d’un vert presque fluo, les arbres alignés comme des colonnades, c’est une impression de science-fiction qui se dégage. On alterne entre ces parcelles plantées et des portions de forêts « primaires » beaucoup moins ordonnées, avant un pique-nique abrité sous nos vestes imperméables. On atteint notre aire de bivouac en fin d’après-midi, à temps pour monter nos tentes de jour, puis de basculer sur un jeu de vêtements secs et de cuisiner un aligot dans l’auvent de la tente, ambiance haute montagne.
→ Jour 2
5h / 15,1 km / 190 m D+
La nuit a été humide mais ce matin il ne reste plus que le vent. On se réveille avec l’odeur du café instantané et on se met en route rapidement pour faire sécher nos vêtements de la veille. La météo, plus agréable, nous permet de prendre le temps d’observer davantage. Cette journée est un peu plus vallonnée ; on traverse la Réserve Naturelle des Troufferies, entre forêts, petits ruisseaux et ponts hors d’âge.
La pause dej’ sera le moment que choisira Maïté pour nous annoncer que nos coquillettes du soir se sont totalement renversées dans son sac, ce qui donne droit à une bonne séance d’écopage ! On arrive chez Serge autour de 18h. Il fait partie d’une communauté qui nous tient à coeur : celle de l’application Welcome to my Garden, qui permet à tout un chacun de “réserver” un coin de jardin pour planter sa tente en rando. Une alternative “nature” à Airbnb qui nous a bien dépannés ce soir-là, et même davantage : Serge nous accueillera royalement, avec une dégustation de bières belges et les grandes discussions qui vont avec.
→ Jour 3
5h50 / 17 km / 310 m D+
Petit challenge : doit atteindre Saint-Hubert avant 16h, on dit donc au revoir à Serge et à son chat en express. Cette dernière journée est riche en paysages, sapinières, forêts denses, sentiers floraux et marécages, avec une dernière ligne droite entre les champs surplombant St Hubert et sa basilique. On arrive avec une heure d’avance, idéale pour se poser à la friterie conseillée par Serge. Après un classique “mitraillette / frites” sur un plateau, il ne nous reste plus qu’à attendre un bus qui nous fera regagner la gare la plus proche afin de rentrer chez nous, rincés mais transformés par ces trois jours dans les Ardennes belges.
Bon à savoir pour votre randonnée dans les Ardennes
Hébergement
- Comme dans beaucoup de pays d’Europe, le bivouac est interdit en Belgique. Cependant, il existe quelques aires de bivouac disponibles sur leur territoire dont trois dans la région de Saint-Hubert. Pensez à réserver à l’avance en période estivale.
- Pour passer la nuit sans passer par la case camping ou gîte, vous pouvez aussi consulter la plateforme communautaire Welcome To my Garden. Elle rassemble des particuliers qui mettent gratuitement leur jardin à disposition des cyclistes et randonneurs ! Cette démarche vise à renforcer le réseau des zones de bivouac en Belgique et de permettre aux citoyens de découvrir leur propre pays en rencontrant des passionné·es de nature. Pour nous, c’est testé et approuvé, d’autant plus que l’initiative rayonne désormais partout en Europe !
Environnement
- L’hiver est une période particulièrement difficile pour les cerfs : froid, neige, nourriture rare… Les biches restent groupées au milieu du massif forestier avec les faons de l’année. Leur gestation a commencé avec le brame et se terminera au printemps. Restez discret et ne les perturbez pas dans leur quiétude. Février voit la chute des bois chez les cerfs mâles. Contrairement à la France, ramasser les bois des cervidés est autorisé en Belgique. Alors ouvrez l’œil et soyez responsables !
- Les forêts de Saint-Hubert sont particulièrement courues par les chasseurs. Dans les Ardennes, la période de chasse s’étend du 1er octobre au 31 décembre. Soyez prudent si vous randonnez en cette période et suivez ces quelques conseils : posez des questions aux gens du coin sur les potentielles chasses en cours, repérez les véhicules aux bords des routes ou les aboiements de chien, rendez-vous visible et n’hésitez pas à ouvrir le dialogue quand vous croisez des chasseurs !
- Notre aventure a pris fin à Saint-Hubert. Un arrêt obligatoire pour savourer la gastronomie belge. Délectez-vous d’un cornet ou d’un “ravier” de frites ainsi qu’une bonne bière trappiste. On conseille la Rochefort, brassée à seulement quelques kilomètres.
Équipement
Les 5 indispensables pour randonner l’hiver
- Des sous-vêtements en mérinos (collants, baselayer, chaussette) : la laine de mérinos régule la chaleur du corps, évite la condensation et limite les odeurs de transpiration. Pour être confortable, prenez une tenue de jour et de nuit.
- Un bonnet, des gants, un buff : essentiels pour randonner l’hiver, ces trois accessoires protègent vos extrémités et vous évitent de perdre un maximum de chaleur.
- Une couverture de survie : en hiver ou en été, cette fine membrane est multi-usage. Vous pouvez l’utiliser comme une bâche de sol, un sursac de couchage ou encore en cas d’accident.
- Une gourde en métal ou plastique rigide : en cas de température négative, privilégiez ces modèles aux poches à eau. D’un part, elles résistent mieux au gel et d’une autre, ces gourdes solides peuvent être utilisées comme bouillotte à glisser la nuit dans votre sac.
- Un sac de couchage -3 °C confort + un matelas avec Rvalue 3+ : pour rappel, le matelas isole du froid du sol et le sac de couchage de l’air. Rien ne sert de partir avec un sac de couchage -10 °C confort si votre matelas n’est pas adapté !
Dans les détails
- 2 t-shirts à manches longues en mérinos
- Une micro doudoune
- Une polaire
- Une veste en membrane pour se protéger des intempéries
- Un cache-cou
- Des chaussettes rando en laine mérinos (2 paires)
- Un pantalon de rando
- Un sur-pantalon de pluie
- Une trousse de secours
- Une trousse de toilette
- Une paire de chaussures de randonnée
- Une tente 3 saisons
- Une gamelle
- Un réchaud
- Des couverts
- Un sac à dos 45 L
- Une lampe frontale
Comment se rendre dans les Ardennes belges ?
La manière la plus simple de rejoindre les Ardennes belges depuis la France reste le train. Depuis Paris, la route est assez simple bien que le trajet puisse parfois comporter deux correspondances. Il existe plusieurs manières de rejoindre les Ardennes, on vous partage notre trajet.
Train
La première étape consiste à rejoindre le Luxembourg de Paris par la gare de l’Est. Cette ligne est desservie plusieurs fois par jour par un train direct (2 h 13). Une fois chez nos voisins, la Belgique n’est plus très loin. Prenez ensuite un train pour rejoindre Libramont (53 minutes). L’entrée de la forêt n’est plus qu’à quelques kilomètres, levez le pouce pour la rejoindre ou commencez par une marche d’approche dans la campagne ardennaise.
Les liens utiles pour une randonnée dans les Ardennes belges
- La plateforme Welcome To My Garden
- Site officiel de Ardenne Belge Tourisme pour des idées d’itinéraires, des conseils, des brochures…
- Komoot pour nos itinéraires complets
- La plateforme en ligne Recto Verso, pour échanger du matériel ou de précieux conseils avec la communauté avant votre randonnée dans les Ardennes belges
Crédit photographique : Lucie Bascoul
En partenariat avec
VAUDE
VAUDE est une entreprise allemande indépendante créée en 1974 et pionnière de la gestion durable depuis 2009, sous l’impulsion de sa dirigeante engagée, Antje von Dewitz. Elle conçoit des vêtements et équipements outdoor techniques, accessibles et éco-responsables pour les activités en extérieur, en ville ou en nature – et principalement à pied ou à vélo. À travers son label Green Shape, VAUDE fixe les objectifs éthiques et écologiques les plus exigeants du secteur en matière de production, afin de stimuler l’innovation et la recherche d’alternatives à la chimie traditionnelle. Depuis 2022, l’entreprise est mondialement climatiquement neutre par la réduction de ses émissions directes et des projets de compensation carbone pour toutes les émissions qui demeurent incompressibles à date.
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