Saviez-vous qu’un des plus grands canyons d’Europe se trouve en France ? Frontière naturelle entre le Var et les Alpes-de-Haute-Provence, les gorges du Verdon forment une faille spectaculaire dont l’eau émeraude de la rivière serpente au pied d’immenses falaises de calcaire.
Cette terre de contrastes, où se rencontrent l’air des Alpes et celui de la Provence, est un petit paradis pour les activités en plein air, et notamment la randonnée. Alors que la neige s’invitait déjà sur les sommets, Charly et Ceri sont partis arpenter ces sentiers spectaculaires, le long de parois vertigineuses hautes de plusieurs centaines de mètres.
Découvrez nos conseils pour découvrir les gorges du Verdon dans ce guide, en partenariat avec la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et Atout France qui nous invite à redécouvrir la France.
« Ici, c’est plus que loin, c’est ailleurs. »
Ces mots de l’écrivain Jean Giono reflètent la beauté mystique des gorges du Verdon. Elles se situent à la frontière entre les départements des Alpes-de-Haute-Provence et du Var. Sa rivière de 165 kilomètres a creusé sur des millions d’années des falaises de roche calcaire pour former ce profond canyon. Là, le blanc de la roche contraste avec le ruban d’eau vert émeraude – que l’on doit à des algues microscopiques – qui a donné son nom au Verdon.
Né en 1997, le Parc naturel régional du Verdon protège et valorise 180 000 hectares d’un patrimoine naturel exceptionnel, où se mêlent les influences climatiques alpines et provençales. Ce territoire abrite près de 2 200 espèces de plantes (dont de nombreuses endémiques) soit 1/3 de la flore française, permettant une grande diversité animale. Les falaises offrent notamment aux rapaces des conditions de vie idéales. On y trouve l’emblématique vautour fauve, réintroduit dans la région en 1999 après avoir été chassé jusqu’à leur disparition à la fin du XIXème siècle, le vautour percnoptère, plus petit vautour d’Europe ou encore le Circaète Jean-le-Blanc, spécialisé dans la chasse aux reptiles. Le parc est aussi peuplé de mammifères, dont le chamois et le loup gris, qui y a fait son grand retour en 1998.
En train depuis Paris, vous pouvez rejoindre les gares de Grenoble, Aix-en-Provence ou Avignon avant de continuer en TER, en autocar ou en voiture.
Au départ de Marseille ou de Nice, le TER offre plusieurs liaisons journalières jusqu’à Sisteron avec correspondances en autocar vers toutes les vallées. Pour allier l’utile à l’agréable, le « Train des Pignes », chemin de fer de Provence relie tous les jours Nice à Digne-les-Bains, via le Pays d’Annot-Entrevaux, la Vallée du Haut-Verdon, la Vallée de l’Asse.
Les autocars Zou! des Lignes Express Régionales (LER) couvrent l’ensemble du territoire des Alpes de Haute Provence et desservent villes et petits villages.
Si la région Sud fait généralement penser aux vacances estivales, elle est agréable toute l’année.
De l’hiver à l’automne, vous évoluez sous un ciel tantôt couvert tantôt ensoleillé. Mais bien que l’on soit dans le Sud, les températures oscillaient entre 0 et 5 degrés ! Les quelques averses de neige nocturnes nous ont permis de profiter de magnifiques panoramas blancs au réveil. Cependant, le terrain peut être rendu plus difficile à cette période de l’année de par la boue sur les chemins de terre et les roches glissantes par endroit. Éviter de vous y aventurer par temps de pluie.
Au printemps et en été, pensez à prévoir suffisamment d’eau pour tout le parcours : les températures peuvent facilement atteindre les 35 à 40 degrés. En cette saison, les sentiers de randonnée dans les gorges du Verdon sont bien sûr beaucoup plus fréquentés. La route des Crêtes, par exemple – ouverte de fin mars à fin novembre – doit alors être partagée avec les automobilistes. À vous de choisir selon vos envies de chaleur ou de tranquillité !
Notre parcours de randonnée dans les gorges dessine une boucle empruntant une partie du GRⓇ4, qui relie l’Atlantique à la Méditerranée de Royan à Grasse, et ses variantes.
Au départ du parking du belvédère de Mayrestre, cet itinéraire s’étend sur 40 kilomètres pour environ 2 200 mètres de dénivelé. Son principal intérêt réside dans la variété des paysages et du terrain : d’un étroit sentier à flanc de falaises au cœur des gorges, pour terminer sur les plateaux et leur panorama spectaculaire sur toute la vallée.
À noter : bien que ce parcours ne soit ni le plus long ni le plus difficile de la région, il requiert malgré tout une bonne condition physique, avec des passages escarpés et un important dénivelé.
Nous quittons notre logement tôt pour ce premier jour de marche. Les gorges se réveillent doucement. L’air est humide, la rosée s’accroche aux baies et aux feuilles des arbres qui bordent le sentier. À l’ombre des résineux et petits chênes verts pousse du thym sauvage qu’on ne se lasse pas de respirer. Arrivés au belvédère de la Mayreste, nous profitons d’un premier point de vue sur les falaises. Face à nous flotte un couple de rapaces. Nous aurons la chance de les voir de plus près dans quelques heures.
Le sentier du Bastidon longe le Verdon à flanc de falaise par la rive côté Alpes-de-Haute-Provence. L’endroit est calme à cette période de l’année. Seul le son de la rivière et de ses rapides nous accompagne. Cette musique rythmera nos deux prochains jours de marche.
Plus nous avançons, plus le sentier se réduit. Certains passages, creusés dans la roche, sont équipés de rambardes. Evitez de regarder le vide, si vous êtes sujet au vertige ! Un peu plus loin, notre regard est attiré par deux silhouettes planant entre les nuages. Ils s’approchent et nous pouvons alors reconnaitre de magnifiques vautours fauves. Des charognards, dont l’envergure peut atteindre 2,65 mètres et peser jusqu’à 8 kilos ! Ils nettoient les gorges du Verdon des carcasses d’animaux domestiques ou sauvages.
Après 2h30 de marche, nous retrouvons la route des Crêtes pour entamer la deuxième partie de la journée. Ce sentier sinueux épouse la forme de la falaise et offre des belvédères spectaculaires sur les gorges en contrebas. Après 5 kilomètres de marche, nous sommes ravis d’arriver à notre destination pour la soirée : le Chalet de la Maline.
Dès le matin, nous profitons d’un superbe point de vue sur toute la vallée depuis le Chalet de la Maline. Pendant la nuit, une fine pellicule de neige a recouvert les sommets. L’ambiance est magique. Plusieurs randonnées débutent ici pour descendre jusqu’au lit de la rivière, 400 mètres plus bas. Pour ce qui nous concerne, nous suivrons le célèbre sentier Blanc-Martel qui longe le Verdon par la rive droite sur 14 kilomètres. Il doit son nom au spéléologue Edouard-Alfred Martel et à l’instituteur de Rougon Isidore Blanc. Ensemble, ils ont réalisé la première traversée intégrale des gorges en 1905.
Le parcours de la journée est ponctué de plusieurs points de vue aménagés à la descente et des escaliers métalliques bien utiles pour les sections les plus raides, comme celle de la brèche Imbert. Ce passage est sans aucun doute le plus impressionnant. Là, 270 marches permettent de descendre dans l’étroite cheminée de la grande brèche. Au plus proche du lit de la rivière et aux pieds des falaises de 700 mètres, nous nous sentons bien petits.
La portion basse du sentier se termine par deux tunnels : le Trescaire et le Baou. Le dernier est le plus long et le plus impressionnant : 650 mètres de roche creusée à main d’homme afin de détourner le cours de la rivière pour les besoins d’une station hydroélectrique, en 1905 – un projet qui fut d’ailleurs abandonné par la suite. À l’exception de quelques ouvertures dans la falaise, nous traversons ce tunnel dans l’obscurité totale (ne pas oublier la lampe torche !) L’expérience est déstabilisante puisque nous n’avons aucune idée de la distance qu’il nous reste à parcourir avant d’émerger.
La journée s’achève par la remontée jusqu’au bien nommé Point Sublime. Après avoir déposé nos sacs à l’auberge, nous profitons d’un magnifique coucher de soleil. La pleine lune se montre derrière un sommet lointain et nous entendons des hurlements qui descendent de la montagne… S’agit-il d’une meute de loups qui peuplent la région ou bien de chiens au village de Rougon ? Nous n’aurons jamais la réponse.
Pour ce dernier jour de marche, nous nous réveillons de nouveau dans un paysage enneigé. La section la plus longue de notre boucle nous attend : 17 kilomètres jusqu’à notre point de départ initial. Nous quittons Rougon pour atteindre le Verdon du Haut. Les paysages commencent à s’ouvrir. L’atmosphère est bien différente de celle qui règne sur le sentier Martel.
Peu avant midi, nous entrons dans le village de la Palud-sur-Verdon pour une pause déjeuner. Nous y faisons la rencontre d’un jeune chien. Nous partageons la fin de nos sandwichs avec lui. Puis, nous reprenons la route pour entamer la dernière ascension dans une neige de plus en plus épaisse. Une fois sortis de la forêt, nous profitons d’un nouveau point de vue sur le village, entouré de sommets blancs. Notre compagnon de pique-nique nous a suivis. Bien dressé et en meilleure forme physique que nous, il fait tout de même demi-tour après quelques kilomètres.
Quant à nous, nous poursuivons notre route jusqu’à notre logement. L’étape finale de ces trois jours de marche à la découverte des gorges du Verdon.
Entre campings, locations et refuges, les possibilités d’hébergements ne manquent pas pour séjourner dans les gorges du Verdon. Attention cependant : nombre d’entre eux sont fermés entre novembre et mars. Renseignez-vous et réservez en amont.
Voici les établissements repérés sur notre parcours :
Que ce soit pour une randonnée à la journée ou sur plusieurs semaines, de nombreux itinéraires permettent de découvrir les gorges du Verdon et leurs environs.
Les gorges du Verdon ne sont pas seulement idéales pour la randonnée :
En partenariat avec
Provence-Alpes-Côte d’Azur
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Atout France
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