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Les parcs naturels jouent un rôle majeur dans la préservation de l’environnement. Mais ces sanctuaires ont bien besoin de gardiens. En Grande-Bretagne, on les appelle rangers. Nul chapeau de cow-boy, cheval ou lasso ici ! Ils sont avant tout des passionnés dévoués à Mère Nature. Comptabiliser les espèces, réguler l’accès des visiteurs ou faire de la prévention auprès des plus jeunes font partie de leurs tâches essentielles.
Nous sommes ainsi partis à la rencontre de Lucy, David et Michelle, des rangers et bénévoles dans le parc national de Cairngorms, en Écosse, pour comprendre ce métier si singulier et le défi que représente la protection d’un espace aussi vaste, fragile et précieux. Une aventure que vous pouvez retrouver en vidéo sur notre compte Instagram.
Pour remplir leurs missions malgré la célèbre météo britannique, les rangers sont équipés par Columbia — partenaire de cette aventure — qui travaille également avec les quinze parcs nationaux britannique pour améliorer l’information du public et l’encourager à profiter de la nature. De notre côté, nous en avons profité pour tester leur nouvelle chaussure, la SH/FT.
Le soleil se cache derrière l’horizon. La roche, brute et accidentée, s’enflamme. Le vent, infatigable compagnon depuis le début de notre randonnée, se calme enfin. Le Loch Morlich, en contrebas, dessine un cratère sombre au milieu des bruyères. L’atmosphère, comme le paysage, est lunaire.
Nous sommes en plein coeur de l’Écosse, sur le plateau de Cairngorm, le plus haut, le plus froid et le plus enneigé du pays. C’est ici que la vitesse du vent la plus élevée jamais enregistrée en Grande-Bretagne (150 nœuds, soit 278 km/h) a été relevée ! En gaélique, cette chaîne de montagnes est appelée Am Monadh Ruadh, « les collines rouges ». Un nom qui prend tout son sens face à ce coucher de soleil exceptionnel. Un des plus beaux qu’il nous ait été donné de voir. On reste là, à profiter du spectacle jusqu’à la toute dernière seconde. Une gourmandise à payer en finissant cette randonnée à la lumière de nos frontales. Mais les souvenirs et les photos rapportées en valent définitivement la peine !
Notre première journée dans les Cairngorms a tenu toutes ses promesses. Pourtant, nous en n’avons eu qu’un tout petit aperçu : avec 4 528 km² (soit une superficie plus grande que le Luxembourg !), ce parc national est le plus étendu de Grande-Bretagne. On est arrivés ici la veille, après quelques heures de route — et frayeurs, conduite à gauche oblige — d’Édimbourg à Aviemore.
Aviemore est la « capitale outdoor » du pays. Une toute petite ville avec une rue principale, des pubs et un enchaînement de magasins d’équipements de randonnée, de camping ou de ski. Ambiance station, les hauts sommets en moins. Mais si l’altitude et le vin chaud viennent à manquer, le domaine skiable Cairngorm Mountain, à 10 minutes à peine, est tout de même l’un des plus importants du Royaume-Uni !
C’est d’ailleurs sur ses pistes que débute notre première randonnée vers le plateau du Cairn Gorm. Des remontées mécaniques font toujours un drôle d’effet hors-saison, mais l’ambiance est fantomatique ici. Le funiculaire en panne depuis des années a considérablement réduit l’activité de la station. C’est donc la marche qui attire principalement les visiteur dans le coin, et nous aussi.
La randonnée est une activité importante en Écosse. Grâce au « right to roam », le droit pour tous de profiter de la nature, le marcheur peut circuler et bivouaquer librement — presque — où bon lui semble. Ainsi, les itinéraires de randonnée sont légion et l’Écosse propose de magnifiques treks. Et ça tombe bien, la photographe Virginie Chabrol qui nous accompagne pour ce séjour les connaît comme sa poche.
Avant de continuer, un petit point sémantique s’impose ! Le nom « Cairngorms » peut se référer à :
Arrivés en haut du Cairn Gorm, sixième plus haut sommet du Royaume-Uni avec ses fiers 1 245 mètres, Virginie nous lance : “Bravo, vous avez fait votre premier munro !” Notre premier quoi ? Elle nous explique qu’en Écosse, un des challenges qui motivent de nombreux marcheurs est le munro-bagging : l’ascension des 282 munros, c’est à dire des montagnes de plus de 3 000 pieds (à peine 914 mètres) disséminées dans le pays.
Collectionner des petits sommets écossais plutôt que partir à l’assaut des géants alpins ou himalayens ? L’idée nous plaît tellement qu’on décide immédiatement d’en faire un beau dossier dans notre 10e volume papier, pas peu fiers de pouvoir se considérer comme des munro-baggers désormais, avec un munro à notre actif et plus que 281 à gravir ! D’ailleurs, le parc national des Cairngorms en compte 55 à lui-seul, dont cinq des plus hauts sommets écossais.
Il faut dire que l’Écosse se prête particulièrement à la randonnée en itinérance. On y trouve, sur tout le territoire, des petits refuges non gardés et ouverts à tous, nommés bothies. Ils constituent un élément historique majeur de la culture outdoor locale. Passer la nuit dans une de ces petites cabanes spartiates — vous n’y trouverez ni eau ou électricité, mais souvent un petit poêle à bois, une table et des espaces où dormir en hauteur — est une belle expérience que nous avons la chance de vivre pour la première fois au terme de notre 2ème jour de marche.
Avant de partir, Virginie nous avait prévenus : mieux vaut emporter une tente avec nous, car premiers arrivés, premiers servis ! Les bothies connaissent un véritable engouement ces dernières années. Le livre The Scottish Bothy Bible, regroupant les plus beaux bothies d’Écosse, a connu un énorme succès à sa sortie en 2017, non sans provoquer une certaine controverse. En effet, les trouver n’étant pas toujours aisé, ces refuges constituaient jusqu’alors un « secret » transmis entre initiés.
Mais ça, c’était avant. Prenez l’engouement général que connaît la randonnée, notamment chez les jeunes, ajoutez-y le caractère particulièrement photogénique — et instagrammable — de ces jolies maisonnettes perdues au beau milieu des Highlands… et vous aurez des bothies plein à craquer, avec leur lot de dérives et incivilités.
Nous avons donc fait le choix de ne pas vous révéler le nom et l’emplacement exact du bothy où nous avons passé la nuit. Ça peut sembler dérisoire, mais étant donné les dégâts bien connus que le partage de destination à grande échelle peut avoir, on préfère vous laisser la chance de dénicher par vous-mêmes un petit paradis pour la nuit. Avec, pour récompense, un lever de soleil d’anthologie sur les Highlands… Décidément, le ciel écossais nous aura gâtés ! Même si les midges — de minuscules moucherons qui vous encerclent par milliers et vous laissent de jolis piqures en souvenir — encore présents en ce début d’automne particulièrement doux, viennent écourter notre petit déjeuner.
La majorité des bothies est gérée par les bénévoles de la Mountain Bothies Association et chaque visiteur est tenu de respecter le Bothie Code, dont voici quelques commandements :
Ce type de code de bonne conduite est courant dans la culture britannique, où l’esprit de communauté est particulièrement développé. Le Scottish Outdoor Access Code rappelle ainsi à chacun ses droits et ses devoirs s’il souhaite profiter de la nature.
Ces règles à destination des visiteurs soutiennent la mission des rangers au quotidien. Dans les Cairngorms, ils sont 22 employés à plein temps, divisés en 13 services, pour veiller sur 117 240 hectares du parc ! Un rôle de protecteur de la nature et de ses usagers, que nous allons découvrir en compagnie de Lucy Ford. Nous la rejoignons à Glenmore au petit matin pour marcher dans les environs.
Direction le Loch Morlich, un immense lac de plus de 120 hectares au pied des montagnes dont l’érosion a formé une plage de sable très appréciée des visiteurs et amateurs de loisirs nautiques. Lucy appelle ainsi Glenmore un « Honey Pot », littéralement un « pot de miel », ou pôle d’attraction pour le public.
Lucy a été ranger dans le parc national des Cairngorms pendant des années, particulièrement sur le secteur de Glenmore Forest où nous nous trouvons. Elle occupe désormais le poste de Conservation Engagement Officer avec l’ensemble du parc sous sa responsabilité.
C’est la première fois que nous rencontrons une ranger. Intrigués par ce métier qui porte avec lui tout un imaginaire (nourri de séries B américaines, il faut bien l’avouer), nous avons hâte de savoir ce qu’il en est en réalité.
Dès le début de notre conversation, Lucy nous dit : « On me demande toujours ce que fait un ranger. Botaniste, enseignant, bûcheron…. La vraie question est qu’est-ce que ne fait pas un ranger ! » Difficile de résumer, donc, mais leur mission est, globalement, d’assurer la protection de l’environnement tout en permettant aux usagers de pouvoir en profiter. Et vice-versa. En effet, le ranger passe en fait beaucoup de temps au contact des visiteurs du parc… et la démonstration ne se fait pas attendre.
À peine arrivée au bord du Loch Morlich, Lucy remarque un pick-up garé sur le sable. La tente de toit ne trompe pas, ses occupants ont passé la nuit ici, bien que le bivouac y soit formellement interdit. Le propriétaire du véhicule, qui a remarqué l’uniforme de Lucy, vient de lui-même à notre rencontre et explique, tout penaud, qu’ils sont arrivés de nuit et n’ont donc pas pu voir le panneau barrant l’accès. La ranger se montre compréhensive et leur demande simplement de plier bagage, avec une immense sourire.
On reprend notre chemin et Lucy nous confie que ce visiteur sait pertinemment qu’il n’a pas le droit de bivouaquer ici. « Combien de fois j’ai entendu cette excuse… » L’une des plus grandes qualités des rangers ? Rester calme en toute situation. Ses années de service ont appris à Lucy que la punition ou la sévérité sont contre-productives, car un visiteur vexé ou fâché aura finalement tendance à répéter son geste. Rien ne vaut la prévention en douceur. « Parfois, je me dis que j’aurais pu être psychologue ! » avoue-t-elle en riant. « Interagir avec les gens, leur expliquer pourquoi telle ou telle chose est déconseillée, les convaincre. C’est fascinant. »
La ranger nous explique qu’ils prennent bien soin de toujours porter un discours « humain et positif », et de proposer des alternatives à chaque interdiction. Vous ne pouvez pas faire un feu ici, mais vous pourrez faire un barbecue là. Vous ne pouvez pas faire de camping sauvage sur la plage, mais vous pouvez bivouaquer dans cet autre espace. « Le but, c’est que chaque visiteur rentre chez lui content de son expérience et un peu plus proche de la nature. »
De toute façon, les rangers ne sont pas autorisés à pénaliser les visiteurs en infraction. Comme son nom l’indique, le Scottish Outdoor Code est un code, et non une loi. Les rangers ne relèvent pas d’un service étatique mais sont embauchés, selon leur zone d’affectation, par des propriétaires privés et des organismes publics (la Couronne, par exemple, sur le domaine du château de Balmoral, à quelques kilomètres d’ici) ou de bienfaisance (comme le Trust for Scotland, chargé de la protection et de la promotion du patrimoine naturel et culturel).
Inclure les visiteurs dans la protection de l’environnement plutôt que de l’en exclure. Voilà la politique des rangers écossais. Ainsi, on évoque avec Lucy les mouvements de Rewilding, un sujet que l’on abordait dans notre 8ème volume papier et auquel la ranger s’intéresse. Elle va d’ailleurs devoir nous quitter dans quelques heures pour assister à une conférence à ce sujet, le parc développant le projet Cairngorm Connect pour recréer reconnecter les zones sauvages. Mais Lucy ne soutient pas les plus radicaux souhaitant interdire absolument toute action de l’Homme sur l’environnement. « Il faut ne faut pas transformer la nature en musée ! » Il vaut mieux informer et assurer une interaction vertueuse et apaisée plutôt qu’opposer les intérêts de la nature et des populations.
L’éducation est ainsi l’une des principales missions des rangers, que ce soit auprès des adultes comme des plus jeunes. Le but : faire connaître la nature, enseigner les dangers qui la guette et les façons de la préserver. Cela passe notamment par la mise en place d’événements pour les écoliers. Les jeunes générations sont un élément central majeur de la protection du parc et toute une armada de « Junior Rangers » est prête à prendre la relève pour protéger les Cairngorms, et la planète. « Les projets de conservation des espèces s’étalent sur des décennies, il faut donc passer le flambeau aux plus jeune » conclue Lucy, « Je ne verrais probablement pas le lynx revenir dans les Cairngorms de mon vivant, mais les prochains rangers en auront peut-être la chance ! » Sans compter que les enfants sont les meilleurs ambassadeurs de la nature auprès de leurs parents. D’une pierre, deux coups !
« Permettre aux générations futures de profiter de ces paysages exceptionnels ! » Voilà ce qui motive Michelle, ranger bénévole depuis deux ans, ainsi que la possibilité de passer ses journées en pleine nature. Nous la rencontrons au détour d’un sentier, en compagnie de son mari, lui-même spécialiste d’ornithologie.Ce jour-là, elle a pour mission de compter le nombre de visiteurs croisés. Dès qu’elle le peut, Michelle se porte volontaires pour une mission recensée par les rangers sur une plateforme en ligne.
Dans le passé, Michelle était inspectrice de la répression des fraudes sur le marché asiatique. « Dans l’équipe, il y a aussi une pilote de ligne, un éleveur de chien d’aveugle… On vient de partout ! » Une diversité des profils qui est une vraie richesse pour les rangers eux-mêmes, selon Lucy : « Les volontaires nous apportent des connaissances et des points de vue différents, c’est important. Sans compter tout le travail qu’ils assurent, évidemment ! »
Tout un chacun peut postuler au bénévolat, mais les effectifs restent volontairement réduits pour assurer une formation solide à chaquebénévole. Le secteur de Glenmore en compte aujourd’hui vingt-cinq.
Le public peut aussi participer de façon plus informelle à la protection de la nature. Nous poursuivons notre exploration sur les hauteurs de Glenmore pour observer la forêt calédonienne. Il y a bien longtemps, cette forêt primitive essentiellement composée de pins, chênes et bouleaux au milieux des fougères, mousses et lychen, couvrait la majeure partie de l’Écosse, qui portait autrefois le nom de Calédonie.
Dans cet environnement rare, proche du climat arctique, évoluaient des castors, sangliers, lynx, ours bruns, loups et oiseaux par milliers. Mais les activités humaines, le chauffage, l’agriculture et le pâturage des moutons et cervidés, dont la population n’a cessé d’augmenter, ont conduit à une déforestation massive de l’île, dès l’époque romaine. Résultat : 99 % de la forêt calédonienne a disparu. Sa restauration naturelle fait partie des principaux chantiers en cours pour les rangers du parc de Cairngorms.
Nous arrivons devant un « photo post », petit dispositif en métal installé sur un promontoir, invitant le visiteur à poser son smartphone pour prendre une photo du paysage et la partager via un hashtag créé par le parc. Ainsi, rangers et scientifiques peuvent observer l’évolution de la forêt, à chaque photo postée par un visiteur. Comme quoi, si les réseaux sociaux ont souvent un impact négatif sur l’environnement et notre façon d’interagir avec lui, ils peuvent aussi devenir de formidable outil pour sa protection !
Alors que nous discutons de ce paradoxe, Lucy nous présente un autre exemple de la technologie au profit de la nature utilisée par les parcs nationaux : I-Record. Cette application permet à chacun d’enregistrer le nombre de specimens d’une espèce qu’il compte sur un territoire donné lors de ses sorties. Ces comptages sont vérifiés par des rangers et autres spécialistes pour être mis en commun dans une immense base de données, le National Biological Network Database.
Ces informations permettent notamment de faire du mapping des espèces et d’identifier les zones où elles se font plus rares. On peut alors étudier et remédier à la fragmentation des habitats. Le but étant de reconnecter les poches entre elles, créer des corridors pour assurer le bon développement des espèces. Grâce à la technologie, tout un chacun peut porter sa pierre à l’édifice. Les données servent notamment d’arguments chiffrés à donner aux grands propriétaires terriens ou aux instances de décisions pour orienter une décision ou des fonds.
Ainsi, la récolte de DATA à bon escient peut avoir un réel impact positif sur la planète. Les géants du web comme Google mettent la puissance de leurs technologies et les données qu’ils agrègent à disposition des associations ou montent eux-mêmes des initiatives pour tenter d’enrayer le développement climatique. Le salut de la nature se trouverait-il dans la technologie ? Voilà l’une des questions que nous avons souhaité poser dans notre 10ème volume papier.
Les applications de comptage d’espèces sont particulièrement utiles dans les Cairngorms. Si le parc couvre une toute petite part de la biomasse du Royaume-Uni, il en abrite un quart des espèces en danger, dont certaines uniquement présentes ici. La tâche est monumentale pour les rangers ! Ils mettent donc en place des plans spécifique à destination d’une espèce ou d’un environnement spécifique, comme pour la forêt calédonienne.
L’un des projets majeurs pour les prochaines années concerne le Grand Tetras, dont les Cairngorms abritent 80 % de la population nationale, qui ne cesse de diminuer. Le changement climatique, le manque de nourriture, les évolutions génétiques sont autant de menaces, sans compter qu’en hiver, l’oiseau vit sur ses réserves et passe beaucoup de temps caché dans les fourrés. Le moindre dérangement peut l’amener à s’enfuir, provoquant un épuisement mortel… Une des raisons, parmi tant d’autres, pour lesquelles les visiteurs doivent prendre à bien rester sur les sentiers.
Les Cairngorms en quelques chiffres :
Monitorer la circulation du public au sein du parc, c’est la mission de David Clyne, que l’on rejoint au Visitor Centre de Glenmore. En tant que Recreation and Access Manager, il doit relever un défi : accueillir un nombre toujours plus grand de visiteurs, qui ont de plus en plus envie de pratiquer des activités sportives et hors des sentiers battus… donc potentiellement nuisibles pour l’environnement.
David évoque notamment l’engouement actuel pour le VTT électrique qui permet aux amateurs de partir plus loin, plus longtemps, et donc d’atteindre des zones jusqu’ici préservées. Une des façons de gérer les flux est d’offrir aux visiteurs des sentiers parfaitement aménagés reliant des points d’intérêt stratégiques. « Il faut se mettre à la place du visiteur, anticiper ses envies et les prochaines tendances. On veut leur offrir cette sensation de liberté qu’ils sont venus chercher, tout en limitant au maximum leur impact. »
L’un des projets menés par David et son équipe est la Old Logging Way. Ce chemin suit la route entre Aviemore au coeur de Glenmore, offrant aux cyclistes et aux marcheurs une piste protégée des véhicules motorisés, ainsi qu’un nouvel itinéraire attrayant. Ce type d’infrastructure n’a pas seulement pour mission de protéger la nature : à la différence de la plupart des parcs nationaux à travers le monde, les parcs écossais ont aussi une missions sociale et économique.
David nous explique, à notre grande surprise, que plus de 20 % des Écossais sont considérés comme sédentaires. Un problème de santé publique contre lequel les rangers ont un vrai rôle jouer. D’ailleurs, la nature comme prescription médicale est autorisée en Écosse depuis 2018 ! Pousser les gens dehors fait ainsi partie de leurs missions. Mais l’un des challenge est d’atteindre toutes les populations, quelque soit leur âge, capacités physiques ou origine sociale. Aussi le parc utilise abondamment les réseaux sociaux, organise des événements et des campagnes de communication… Et les capteurs posés sur la Old Logging Way sont sans appel : avec près de 70 000 visiteurs par an, le succès est rendez-vous !
Après une bonne « cup of tea » au Visitor Centre de Glenmore, on part marcher avec David vers An Lochan Uaine, « le lac vert ». Un groupe de nageurs en eau froide, une activité de plus en plus plébiscitée par ici, se baignent dans les eaux couleur émeraude, imités par un groupe de jeunes hommes venus célébrer le mariage d’un des leurs en pleine nature à grand renfort de whisky. Une belle illustration du défis quotidien que doivent relever les rangers, face à une population aussi diverse, de plus en plus attirée par les grands espaces.
Avant de se quitter, David nous confie qu’il y a quelques années, il occupait lui-même un poste dans la finance, à Londres. Il a tout plaqué, dont un salaire très confortable, pour se consacrer au parc national des Cairngorms et à sa protection. Entre le changement climatique, la disparition massive des espèces, les intérêts privés et les populations locales à gérer, sans compter la grande inconnue du Brexit et de ce qu’il adviendra des législations et subventions européennes actuelles en matière d’écologie… La tâche semble immense. Mais comme Lucy, Michelle et tous les autres rangers, il a trouvé sa véritable vocation, et il n’est pas prêt d’y renoncer.
De notre côté, on quitte les Cairngorms des souvenirs et paysages exceptionnels plein la tête, heureux d’avoir découvert un métier plus complexe qu’il n’y paraît. Sur la route qui nous ramène chez nous, on se sent aussi reconnaissants de savoir que la nature peut compter sur tous ces gardiens. Mais n’oublions jamais : la protection de l’environnement est l’affaire de tous.
Merci à Columbia de nous avoir permis de rencontrer les rangers des Cairngorms, équipés de leur dernière chaussure SH/FT, aux inspirations urbaines et outdoor.
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Columbia
Depuis plus de 80 ans, Columbia équipe les passionnés d’outdoor du monde entier, des forêts verdoyantes au sommet des montagnes enneigées. Née à Portland, dans l’Oregon, la marque conçoit des vêtements, des chaussures et des accessoires intégrant des technologies de pointe testées et éprouvées directement sur le terrain. Pour les aventurières et les aventuriers d’hier et de demain.
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