Plusieurs dizaines de sommets de plus de 4 000 mètres, des centaines de km² de réserves naturelles protégées, plus de 175 lacs, des milliers de kilomètres de sentiers balisés… Pour les amoureux de nature, la Suisse est le terrain de jeu parfait. L’étendue de son territoire, aujourd’hui l’un des plus durables au monde, offre d’innombrables possibilités d’aventure pour l’été.
On a donc profité des beaux jours pour traverser le pays à bord d’un van. Dans notre sac à dos : carte routière, chaussures de marche, sacs de couchage, maillots de bain, vestes chaudes, gourdes pleines et une bonne paire de jumelles pour observer la faune sauvage. C’est tout ce dont nous avions besoin pour une virée entre potes à travers huit régions, au départ de Zurich.
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La Suisse est facilement accessible en train grâce au TGV Lyria qui dessert Zurich, Genève et Bâle en quelques heures depuis Paris. Le réseau ferré suisse est l’un des plus performants au monde mais aussi l’un des plus écologiques avec 90% d’électricité d’origine hydraulique. Pour tous les horaires et infos, rendez-vous sur le site des Chemins de fer fédéraux suisses ou en téléchargeant l’application.
Pour les adeptes du road trip en van, de nombreuses sociétés de location de véhicules sont également présentes sur tout le territoire. De nôtre côté, on s’est tourné vers Europcar et leur Volkswagen T6 California aménagé. Entre cols, sommets et vallées, la Suisse compte parmi les plus belles routes du monde, alors pourquoi se priver ?
Pour les plus éloignés, les aéroports de Zurich, Genève et Bâle proposent des vols internationaux. Vous trouverez forcément votre bonheur.
Aucune formalité nécessaire pour vous rendre en Suisse. Un passeport ou une carte d’identité valide, et le tour est joué. Au coeur de l’Europe, la Suisse est à la croisée des cultures et compte 4 langues nationales : l’allemand, le français, l’italien et le romanche. L’allemand reste le plus parlé, avec pas moins de 17 cantons germanophones sur 26. On révise donc ses déclinaisons !
La nature est un besoin vital. Elle nous appelle, nous invite à retourner à l’essentiel. Les Grisons, ses montagnes, ses forêts et ses rivières offrent un espace infini pour qui veut s’immerger dans ce que la nature a de plus sauvage.
Pour découvrir les quatre coins du canton, on emprunte les chemins de fer rhétiques et leur train rouge emblématique. Il serpente à travers les montagnes grisonnes, de viaducs en tunnels, de petits villages en territoires plus sauvages. Le paysage apparait au rythme des rails, à une allure qui laisse notre esprit vagabonder et nos yeux se promener. Chaque parfum, chaque son, chaque rayon de soleil nous interpelle. On se sent bien petits face aux gorges de la Viamala ou de la Ruinaulta, le Grand Canyon suisse ! Mais on s’imagine déjà en pleine session d’escalade sur ces parois verticales, ou de kitesurf sur le lac de Silvaplana, un spot réputé avec vue sur les monts enneigés. Arrivés au lac de Cauma, on prend le temps de se baigner et de parier sur qui fera le plus grand nombre de ricochets, en regardant le soleil se coucher derrière les sommets.
En Valais, mieux vaut ne jamais quitter ses chaussures de randonnée. Ici, les possibilités semblent infinies, et on a bien du mal à choisir entre montagne, forêt ou anciens chemins de muletiers. Le canton est aussi parcouru de bisses, ces canaux d’irrigations historiques menant l’eau des torrents jusqu’aux champs, qui ont façonné la vallée et le quotidien de ses habitants. Entre torrents, ponts suspendus et moulins abandonnés, on est sans cesse surpris par les curiosités qui se cachent en Valais.
Que ce soit sous un soleil radieux ou un ciel orageux, chaque panorama est plus impressionnant que le précédent. Après plusieurs jours passés à arpenter le canton à pied, on choisit le train pour monter de Zermatt au Gornergrat, à plus de 3 000 mètres d’altitude. Là-haut, les fameuses tours de l’observatoire dominent le massif du Mont Rose. La prochaine fois, on restera observer les étoiles, entre le glacier du Gorner, et l’emblématique Cervin dont la forme pyramidale en a fait rêver plus d’un.
Un pays est sculpté par ceux qui y vivent. Ses habitants sont les gardiens de coutumes qu’ils perpétuent et nourrissent, génération après génération. Dans le canton de Fribourg, chaque année, les troupeaux redescendent vers la plaine après quatre mois passés dans les alpages, au son des cloches, des rires et des musiques traditionnelles. Plus qu’un devoir, c’est un événement. L’occasion pour tous de se retrouver autour d’un héritage et d’une fierté partagés. Le lait dont est issu le Gruyère d’Alpage AOP porte ainsi en lui l’air frais et l’herbe tendre des Préalpes fribourgeoises.
Il faut prendre le temps de s’arrêter pour rencontrer ceux qui perpétuent neuf-cents ans d’histoire et de culture régionale. Au petit matin, la famille Murith nous ouvre sa porte. Dans la pénombre de son chalet d’alpage, le père transmet à ses deux fils l’art de mouler le fromage à la louche. Un geste d’une incroyable précision, inlassablement répété et affiné, dans le plus grand respect du produit et des traditions.
Il est tôt. Sept heures du matin, pas beaucoup plus. Les rayons du soleil percent à peine derrière les Alpes bernoises. Le moment idéal pour partir observer la faune sauvage au Niederhorn. On marche sans hâte, attentifs au moindre bruit, au moindre mouvement. Ici, au hasard du chemin peut surgir un aigle royal, une marmotte ou un bouquetin. On se fond dans la nature, on respecte son rythme, ses dénivelés, ses bifurcations. Après quelques heures d’ascension, on atteint enfin les 1950 mètres d’altitude. D’ici, tout l’Oberland s’offre à nous, de l’Eiger au Mönch, en passant par la Jungfrau.
Entre les sommets scintille le lac de Thoune, où passe l’Aar avant de poursuivre son cours jusqu’en plein cœur de Berne. Après le travail et quand les températures sont au plus haut, les habitants du coin ne manquent jamais une occasion de plonger dans ses eaux fraîches. Un petit sac étanche leur permet de rentrer chez eux à la nage. Plus sympa que le métro, non ? L’Aar n’est pas qu’une rivière, c’est un lieu de passage, un point de rendez-vous où se laisser paisiblement porter au pied de la vieille ville, classée au patrimoine de l’Unesco.
En Argovie, les hauts sommets suisses laissent place à un paysage plus vallonné. Carrefour géographique et culturel, ce canton est un véritable lieu de vie marqué par des traditions régionales diverses. Des fêtes des vendanges de Döttingen à celles de la jeunesse comme le Maienzug à Aarau, de kermesses en carnavals, les traditions se mélangent et s’enrichissent ici depuis des siècles. On apprend les méthodes pluri-centenaires de la bière dans une ancienne brasserie au décor à la Willy Wonka, avant de partir pour quelques heures de randonnée en forêt. Par temps clair, on peut apercevoir la Forêt-Noire, le Jura et même les Alpes. On poursuit notre route entre les arbres et les gouttes. On se fait le plus discrets possibles pour espérer croiser quelques écureuils et biches qui peuplent les forêts d’Argovie, avant de rentrer se reposer autour d’une bière bien méritée.
L’architecture et ses pierres sont les témoins des siècles passés et de ce que les hommes ont dû inventer pour faire de ces régions encore inhabitées un lieu où pouvoir s’installer. La route de la Tremola vient ainsi à bout de 300 mètres de dénivelé. Depuis le col du Saint-Gothard, on ne peut quitter des yeux cette bande claire qui serpente infiniment vers Airolo. Chacun de ses vingt-quatre virages est une invitation à s’arrêter pour prendre une photo et profiter du panorama grandiose sur la vallée.
On continue notre route en direction des villes de Locarno et Bellinzone, qui gardent en elles toute l’influence méditerranéenne qui a forgé le Tessin. Ici, les habitants nous racontent le souvenir d’une vie entre neige et palmiers. De ce passé restent des traditions culinaires farouchement protégées, dont la farina bòna, mouture de maïs toasté un temps oubliée, aujourd’hui au menu des amateurs de Slow Food et de chefs renommés. On la déguste entre gazzosa, minestrone et risotto, dans la fraîcheur d’un grotto. Comme un air de Dolce Vita, en mode tessinois.
Demeure d’un dragon, responsable de catastrophes météorologiques ou encore tombe du célèbre Romain qui lui a donné son nom… Entouré de légendes, le mont Pilate domine toute la région de Lucerne et du lac des Quatre-Cantons. Mais ses pentes abruptes ne se laissent pas si facilement dompter. On aurait pu enfiler nos chaussures de randonnée pour partir à l’assaut du sommet, mais on a préféré s’installer dans le train à crémaillère le plus raide jamais construit avec ses 48 % de déclivité. À l’avant de la cabine, le geste est sûr, inlassablement répété. Il nous emporte mètre après mètre et en toute discrétion entre les champs et les rochers. Ça tombe bien, on n’est pas pressés.
Une fois arrivés, on part explorer les kilomètres de sentiers. Une bonne paire de jumelles et un peu de chance suffisent à apercevoir des chamois, que notre présence n’a pas vraiment l’air de déranger. On passe la nuit au sommet, dans un de ces hôtels au charme un peu désuet où l’on s’attend à croiser des vacanciers en costumes du siècle dernier, avant de redescendre, le lendemain, dans la vallée.
La nature réserve bien des surprises qu’on peine parfois à expliquer. Au Creux du Van, c’est une falaise circulaire qui se dévoile sous nos pieds après quelques heures de randonnée. Un étroit sentier nous invite à longer cette paroi verticale. Le vide, parfois tout près, exerce alors son mystérieux attrait. Perchés sur cet amphithéâtre, on assiste au spectacle proposé par des kilomètres de forêts. Car le Jura cache en son sein des coins de nature encore préservée ainsi que d’innombrables sources d’eau qui font la richesse de ses terres.
Comme l’étang de la Gruère où l’on vient pique-niquer. À l’ombre d’un arbre, on prend une pause bien méritée. On oublierait presque le temps qui passe, lui que tant d’horlogers locaux s’évertuent pourtant à maîtriser et à transmettre depuis tant d’années. D’atelier en distillerie, on part découvrir un tout autre secret jalousement gardé, l’histoire d’une Fée Verte au goût d’interdit, qui a inspiré tant d’artistes.
Même en prenant son temps, un voyage en Suisse passe toujours trop vite. Par chance, la gastronomie et les savoir-faire locaux nous ont permis de prolonger le voyage une fois rentrés…
Photos par Fabien Voileau, Anne Eeckeman et Maïder Oyarzabal.
Ce guide a été rédigé en partenariat avec Suisse Tourisme.
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