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Immersion en pleine nature et nuit sous la tente : partir en bivouac, c’est l’assurance de s’offrir un bon bol d’air frais. Vous trouverez dans notre petit guide du bivouac quelques conseils à suivre pour dormir au milieu de nulle part. Paco Marin et Manu Quintero sont partis passer trois jours loin du tumulte de Madrid, entre les lacs de la Sierra de Gredos, dans les hautes montagnes espagnoles.
Attaché à la nature et à la terre en général, l’écrivain Miguel Delibes la considérait comme indispensable à nos vies. C’est pour répondre à ce besoin fondamental qu’on est partis trois jours et trois nuits dans les hautes montagnes espagnoles.
De Madrid, il faut à peine trois heures de route pour trouver des lieux sauvages et solitaires comme la Sierra de Gredos. À la montagne, le temps s’arrête, l’absence de réseau nous permet de déconnecter. Le plus ordinaire prend une toute autre importance.
Cahier, crayons et stylos seront nécessaires pour illustrer notre carnet de voyage. Quant aux appareils photo, aux objectifs et au trépied, ils nous permettront de ne rien oublier de cette aventure.
Alors oui, nous n’avons pas suivi le manuel du bon montagnard : nos sacs sont beaucoup trop lourds. Mais dans notre cas, il s’agit d’affaires qui nous permettent non seulement de contempler la nature, mais aussi d’interagir avec elle, comme une canne à pêche pour tenter d’attraper un omble, ce salmonidé qui se distingue des truites par son appétit vorace et son ventre orange.
Le premier jour, on marche cinq heures pour rejoindre les “Cinq Lacs” de Gredos. En chemin, on croise quelques habitants de la région : une vipère, des vautours fauves et des chèvres. On arrive au premier lac, le Majalaescoba, mais un groupe de jeunes débarque avec leur guide. On replie bagage pour installer notre campement un peu plus haut et profiter du silence des montagnes.
Les lacs de Gredos ont la réputation de changer en fonction du climat et de la saison. On a beau les connaître, ils nous surprennent toujours. Nous sommes en mai, et il a neigé quelques jours auparavant. Notre plan initial est compromis : impossible de gravir un sommet sans crampons !
Après plusieurs heures de rando dans la neige, on arrive finalement aux plus hauts des lacs du Gredos. Le plus profond est encore recouvert d’une épaisse couche de glace. On monte notre tente entre le quatrième et le cinquième lac. La vue est époustouflante. Je me lance dans une séance de pêche à la mouche tandis que Manu griffonne sur son carnet.
La nuit venue, le grand ciel étoilé qui s’offre à nous nous pousse à sortir nos objectifs. On enchaîne les poses longues et les jeux de perspective.
Le troisième jour, on se réveille sous le soleil, mais la météo ne tarde pas à changer. On décide tout de même de braver la neige et d’aller rendre visite aux sommets. On passe la dernière nuit au bord du lac Majalascoba, là où nous n’avions pas pu rester lors de la première étape, faute de tranquillité.
Ces trois jours nous auront appris quelque chose : à plus de 2000 mètres d’altitude, le ciel est capricieux. On aura eu un soleil brillant avec intensité, du brouillard épais, une timide pluie fine et, pour finir le séjour, un vent glacé. À la montagne, comme à la mer, tout peut changer en un instant. Et c’est bien là que réside la magie de ces endroits, qu’aucune photo ne pourra restituer.
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