L’Islande reste une destination incontournable pour qui veut se frotter à des conditions climatiques extrêmes. Il y a quelques mois, nous vous racontions notre road trip tout autour de l’île, bravant la pluie et le froid sur ses routes sauvages. Alexandre a quant à lui choisi d’embarquer vers les îles Vestmann, au Sud de l’Islande, pour une randonnée au bord des falaises embrumées.
Prendre le bateau pour les îles Vestmann est déjà le début de l’aventure. Le ciel est bas, la mer est déchaînée et un vent glacial souffle sur nos visages. La traversée est fantastique. Nous laissons les plages de sable noir pour se retrouver isolés au beau milieu des eaux sombres. La houle est puissante et le ferry tangue. Nous ne sommes que deux sur le pont tant les conditions climatiques sont rudes, mais quel spectacle !
La nuit commence à tomber et on peine à distinguer la côte à l’horizon. Plus nous approchons de notre destination, plus le brouillard se dissipe et laisse entrevoir les premiers îlots inhabités de cet archipel du bout du monde. La végétation y est abondante et semble même, par endroit, encore inexplorée. L’océan s’écrase sur ces falaises escarpées, projetant l’écume à des dizaines de mètres de haut, qui retombe dans un vrombissement que seul le cri des mouettes vient troubler. Déchiquetées et sombres, les îles Vestmann sont d’une beauté à couper le souffle.
Situées sur la côte sud de l’Islande, les Vestmannaeyjar sont séparées de l’île principale par un bras de mer appelé Áll. La formation de ces îlots a pour origine les éruptions successives de volcans sous-marins. Le chenal nous menant au port d’Heimaey serpente entre des falaises abruptes. La nuit et le brouillard renforcent cette sensation de bout du monde. L’ambiance est quasi mystique.
Seulement 30 minutes de ferry ont suffi pour nous transporter ailleurs, loin des paysages que nous avons l’habitude de côtoyer depuis le début de notre road trip islandais. Nous décidons de passer la nuit dans le camping d’Herjolfsdalur niché au pied d’imposantes falaises couvertes d’herbe et de mousse dans la cuvette d’un volcan aujourd’hui éteint. La tempête ne nous a pas épargnés cette nuit-là, de fortes rafales ont secoué notre van toute la nuit, accompagnées de trombes d’eau. Tant pis pour notre repas au réchaud, on va se contenter de fromage sur des crackers. Il faut savoir s’adapter !
Le lendemain matin, la tempête s’est calmée. Nous entamons notre randonnée sur les pentes de l’Eldfel, le volcan du centre de l’île. En route, un endroit d’une beauté singulière attire notre attention : une petite église en bois noir, coincée entre le port d’Heimaey et les falaises embrumées. Nous nous trouvons là, seuls, à contempler en silence ce panorama incroyable. L’agitation du port voisin ne parvenant pas à troubler cet moment hors du temps.
Le ciel se dégage lorsque nous arrivons près de Stórhöfði, au Sud de l’île. Le panorama qui s’offre à nous est indescriptible, dévoilant les 8 îlots entourés des eaux glaciales de l’Atlantique Nord. Après quelques minutes de marche nous arrivons à une cabane d’observation, au bout d’un petit sentier sinueux. Les macareux moines auraient déjà dû avoir quitté l’île en cette période de l’année, et pourtant des centaines d’entre eux s’agitent juste devant nos yeux. On les contemple, sans rien dire, à travers la petite fenêtre de notre cabane en bois. Certains sont si près qu’on pourrait les toucher.
À peine le temps de rejoindre notre van que le vent se lève de nouveau, amenant de l’horizon de gros nuages chargés de pluie. Les îles Vestmann sont mystérieuses, mystiques et imprévisibles. Aller à leur rencontre nécessite de braver des conditions climatiques exceptionnelles, mais elles laisseront en nous un souvenir indélébile.
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