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Au coeur des Alpes, le Mont Blanc représente pour beaucoup l’ascension rêvée. Le gravir est à la fois une épreuve personnelle et collective que Jaka Bulc nous racontait dans notre 4ème volume papier. Pourtant, le massif alpin regorge d’endroits méconnus et bien moins fréquentés que Layla Kerley est partie découvrir, appareil à la main et skis aux pieds.
Quand vous découvrez un endroit pour la première fois, vous voyez le monde d’un oeil nouveau. C’est ainsi que nous est apparue notre destination. Inattendu, ce petit massif perdu tout au bout de l’arc alpin fut un temps prisé des touristes. Il dort désormais, oublié de tous, ou presque. Un terrain de jeu inespéré pour nous !
Avant d’en arriver là, bien au chaud dans notre veille ambulance militaire, nous avons dû traverser des champs ternes, parcourir cette si longue et ennuyeuse autoroute et accepter la beauté austère du gothique autrichien. Nous remontons une sombre vallée emmitouflée dans un épais manteau nuageux et arrivons enfin dans une petite ville de mineurs abritée aux pieds des falaises rouillées qu’elle exploitait autrefois. Le long de notre chemin, des bâtiments abandonnés dessinent une atmosphère particulière, hors du temps.
Au beau milieu de l’Europe, l’Italie, la Slovénie et l’Autriche se rencontrent. On devine les postes de frontières des trois pays accrochés aux contrepentes boisées. Personne ne saurait dire combien de fois ces lignes invisibles ont été déplacées par ici ! Ce voisinage multiculturel a forgé les habitants qui font preuve d’une incroyable ouverture d’esprit. Leurs spécialités culinaires, leurs influences musicales ou encore leurs expressions sont riches de ces décennies de cohabitation.
Dans cette petite station de ski oubliée, un unique télésiège marque la frontière italo-slovène. En l’empruntant, on peut apercevoir la Mer Adriatique, tout au loin, et même la Croatie quand le temps se fait clément. Tout autour de nous se dressent des montagnes sauvages. D’ici, il est bien difficile d’en deviner l’accès ! Seuls les bouquetins, trônant sur les hautes vires ensoleillées, en connaissent tous les secrets.
Des heures et des heures de marches sont nécessaires pour arriver aux sommets. Une fois là-haut, le spectacle nous fait tout oublier. Devant nous s’étendent des mers de nuages, à perte de vue. Nous sommes seuls au monde. Dans nos rêves les plus fous, nous pourrions emprunter ces infinis couloirs de coton. Mais il est déjà temps de chausser nos skis et de quitter le ciel pour redescendre sur terre.
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