Damien, Marc et Fabien, les fondateurs de la marque de sac à dos Out Of Town, se sont envolés pour 10 jours de road-trip en Scandinavie.
La Scandinavie m’ennuie.
À vrai dire, tout m’ennuie, mais la Scandinavie… Le nom même sonne humide, sur Instagram la similitude de ses paysages sans virages ni tourments correspond bien au faux relief béat de ceux qui les diffusent. Ce qui me lasse au moins autant que l’innocence pâle des Nordiques, ou peut être est-ce leur arrogance sans passion.
J’ai donc lutté contre l’idée de ceux qui voulaient m’y faire gâcher mon temps et mes sous. Puis j’ai découvert en remontant tardivement une conversation What’sapp que mon consentement importait peu et que la décision était prise.
Ce lieu n’étant pas un guide touristique, et parce que nous sommes d’accord que lire un récit de voyage personnel est ennuyant d’avance, je vais simplement partager quelques constats faciles sur ces 11 jours et 3000 kms entre Finlande, Suède et Norvège.
L’eau est une compagnie fascinante. Dans les trois pays, sa présence est fidèle mais toujours étonnante. Ce sont des lacs, parfois très grands, parfois inaccessibles, qu’observent des rangées d’arbres agglutinés tout autour. Et derrière chaque peloton d’arbres, on sait (désormais) qu’un nouveau spécimen attend qu’on le découvre. En Norvège, les fjords reprennent brillamment ce rôle. Chaque jour c’est comme une nouvelle chasse de Pâques qui recommence, dans cet immense terrain de jeu où ont été soigneusement disséminés des spots de camping sauvage toujours plus photogéniques.
On y passe des soirées douces dont on ne sait quand elles peuvent commencer ni quand elles doivent finir : en été, le soleil ne disparaît jamais vraiment. Il offre une lumière blanche qui fait scintiller les lacs et fait croire aux photographes qu’on peut se passer d’un cadrage original.
Quelques mots aussi sur la forêt. Elle est belle hein ? De part et d’autre des longues routes lisses mais vides, c’est Disneyland. De hauts conifères cisaillent la lumière, comme sur Instagram. La végétation est dense, très verte. Elle camoufle vainement des tapis de myrtilles, entreposés entre des étales de mousse. Je ne les connais pas personnellement mais les randonneurs doivent bien s’amuser. Il pourrait être intéressant de s’attarder sur les différences de végétation d’un pays à l’autre. Certains le font sûrement très bien ailleurs. Ici juste un bout de palmarès : la Finlande possède les plus jolis attributs.
(avant d’oublier : le premier paragraphe arrogant et bedonnant n’était qu’une provocation puérile.)
L’image de nature immaculée s’avère en partie trompeuse. La Suède est une magnifique personne qui entretiendrait par malice une hygiène intime repoussante. Impossible de ne pas l’admirer de loin mais si elle accepte qu’on la parcourt, c’est la promesse de faire un sursaut en arrière.
Cela peut sembler anecdotique mais l’objet de cette métaphore est le moustique. Les moustiques. LES MOUSTIQUES. Il faudrait trouver un dictionnaire et rédiger ici tous les mots qui permettent d’exprimer le grand nombre et le néfaste. Ils nous auront plusieurs fois forcé à rebrousser chemin et à nous sentir au calme dans une Peugeot, le corps tout collant de répulsif. Inutile de s’éterniser davantage. Les détails sont sur les photos.
Note pour plus tard : qu’est-ce que ce que ce vaste spectacle peut bien donner l’hiver…?
Texte par Marc Bettinelli.
Photos par Fabien Voileau et Damien Bettinelli.
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