Les refuges sont l’âme même de la haute montagne. Simples bivouacs, refuges renommés ou abris de fortune, ils accueillent hiver comme été les randonneurs et alpinistes, dans une ambiance conviviale, presque hors du temps. Au terme de plusieurs heures d’effort, apercevoir le refuge est toujours un moment de joie, et parfois d’étonnement, car certains ont un look insolite, voire, pour certains, futuriste. Le climat hostile de l’altitude et l’accès difficile par voie terrestre lancent un véritable défi aux architectes.
Découvrez ici notre sélection de 10 refuges exceptionnels, de l’Italie à la France en passant par la Slovénie. De quoi vous donner de nouvelles idées d’escapades sur les sommets !
Imaginez une carlingue d’avion, échouée à 2833 m d’altitude. Sur l’éperon rocheux surplombant le glacier Fréboudze, le « nouveau bivouac Gervasutti » fait face à la spectaculaire paroi est des Grandes Jorasses. Conçu par les architectes audacieux de LEAP Factory en 2011, pour remplacer l’ancien refuge. Il est auto-suffisant et alimenté par des panneaux photovoltaïques. Bref, un incontournable, dans les refuges insolites.
Sa forme et ses matériaux inspirés de l’industrie aéronautique lui permettent de résister aux contraintes climatiques de la haute altitude. Non gardé et toujours ouvert, avec une dizaine de places environ, c’est un point de départ idéal pour des courses sur l’aiguille de Leschaux, le mont Gruetta ou le versant sud du col des Hirondelles.
Accrochée depuis 1898 à son piton rocheux, la Cabane Bertol domine le Glacier du Mont Miné et le Glacier de Bertol. Située à 3311 mètres d’altitude, au-dessus d’Arolla, dans le Valais, elle est sur la Haute Route Chamonix-Zermatt, itinéraire glaciaire mythique dans le monde de l’alpinisme.
Son accès se mérite. Puisqu’il vous faudra près de 4 heures de marches depuis Arolla pour rejoindre le pied du refuge et ses fameuses échelles verticales ! Un dernier effort, et vous pourrez enfin goûter à la délicieuse polenta maison des gardiens, attablés face au Cervin…
À l’est de l’Italie, dans les Alpes Juliennes, cette toute petite cabane domine fièrement la vallée depuis sa crête rocheuse et abrupte. Ici, mieux vaut avoir le pied montagnard puisque les abords de la cabane sont de véritables à-pics !
Ainsi nommée en hommage à un grimpeur local, décédé dans une avalanche, la cabane Luca Vuerich permet aux randonneurs et grimpeurs d’enchaîner plusieurs itinéraires autour du Jof di Montasio sans devoir redescendre. Ici, seul le bruit des drapeaux de prière tibétains claquant dans le vent vient troubler votre quiétude, avec quelques bouquetins pour voisins. Ce petit havre de paix n’est jamais gardé et plutôt sommaire, mais il promet une expérience unique et entièrement gratuite. Un must dans le domaine des refuges insolites.
Achevée en 2016, la Winter Cabin Kanin dresse son design futuriste sur une crête du Mont Kanin, sommet slovène proche de la frontière italienne. Conçu par le cabinet d’architectes OFIS, ce mini refuge très design et éco responsable fait partie des projets retenus pour le prix Constructive Alps 2017.
Placée sur une zone hostile, seulement accessible par les grimpeurs et les randonneurs, la Winter Cabin a été héliportée dans des conditions dantesques. C’est pourquoi, trois tentatives furent nécessaires avant qu’elle puisse enfin être installée et solidement arrimée. Fabriquée en vallée, elle a été simplement terminée en altitude. Son aspect original a donc un intérêt logistique. Il est en effet impossible de réaliser des travaux sur ce site minéral ! Son intérieur boisé de 9,7 mètres carrés peut accueillir neuf personnes : intimité assurée…
L’Alpine Shelter est une structure innovante, très design, qui accueille jusqu’à 8 randonneurs dans ses 12 mètres carrés. Elle est située sur les flancs du mont Skuta, dans les Alpes Kamniques, en Slovénie. Pour remplacer un refuge vieux d’une cinquantaine d’années, l’agence OFIS (concepteur de la Winter Cabin citée précédemment) a encore joué la carte de la modernité, tout en limitant l’impact de cette construction sur l’environnement. Par conséquent, les différentes parties de l’abri sont fixées sur des broches placées stratégiquement pour protéger les roches. Comme la Cabin Kanin, ses modules, fabriqués en ville, ont été héliportés, avant d’être simplement assemblés sur place.
L’Alpine Shelter est composé de trois parties. Une première pièce pour la cuisine et les espaces de stockage, une seconde pièce qui sert d’espace de vie (avec également quelques couchages) tandis que le troisième module propose des couchettes supplémentaires.
Petit abri du Parc national du Mont Cook, Sefton Bivvy est situé à 1650m d’altitude. Inauguré au début du 20ème siècle, c’est la plus ancienne construction du massif. Ses quatre couchettes ont accueilli des générations de randonneurs et de grimpeurs. Sol en terre battue, murs en taule, couchages sommaires, c’est un refuge assez inhospitalier bien que pittoresque, avec une vue imprenable. En saison estivale, il est à la portée de tous les bons randonneurs, mais son accès est plus ardu en hiver. Seuls les alpinistes et skieurs de randonnée aguerris pourront s’offrir une nuit glaciale au pied des séracs.
Posé sur l’arête du Goûter, l’imposant refuge du Goûter assume ses airs de vaisseau spatial à 3835 m d’altitude. C’est sans doute le refuge français le plus connu. Entre autre parce qu’il est la dernière étape de la voie normale du massif du Mont-Blanc avant l’ascension due son sommet. Cette structure ovoïde surprenante, qui a remplacé l’ancien refuge en 2015, bénéficie d’un design pensé pour l’altitude. Il est ainsi profilé pour résister à des bourrasques de plus de 280 km/h ! Les architectes l’ont aussi voulu autosuffisant et respectueux de l’environnement. Notamment, grâce à des capteurs solaires thermiques en toiture, des panneaux photovoltaïques en façade, des toilettes humides à aspiration sous vide et même un système complet de recyclage des eaux ! 120 personnes peuvent y passer une (courte) nuit avant l’ascension finale…
La cabane Solvay (ou Solvay Hut) est bâtie sur une étroite terrasse de la crête nord-est du Cervin, dans le Valais Suisse. Seuls les alpinistes expérimentés auront un jour la chance de l’atteindre. En effet, cette cabane se situe en pleine paroi, à 4000 m d’altitude. Elle a été construite au début du vingtième siècle pour offrir un abri de secours aux alpinistes en détresse dans l’ascension de cette montagne mythique. Il est donc interdit d’y dormir pour y faire une simple halte. De sorte que la cabane conserve son caractère de refuge d’urgence. On peut en revanche y manger ou y faire une courte pause, car la vue est magnifique, et l’endroit insolite.
Tel un phare dans la tempête, le refuge des Grands Mulets surplombe le glacier et la vallée de Chamonix. Situé sur l’itinéraire historique du mont Blanc, à 3057m. Il est accessible via un itinéraire d’alpinisme. Son accès constitue déjà un objectif. Gardé à la belle saison, avec 68 places d’un confort rudimentaire, il dispose d’une véritable attraction. Ses toilettes accrochées littéralement au rocher, au dessus du vide !
Le site est très fréquenté au printemps car il est placé sous la face nord du Mont Blanc. En somme, une halte parfaite quand on grimpe le Mont Blanc à ski.
Notre dernier spot dans la liste des refuges insolites se situe au pied du Balaïtous, dans les Hautes Pyrénées (65). Ce petit refuge pyrénéen est blotti au pied d’une falaise. De sorte, qu’il se fond ainsi parfaitement dans son environnement. Son toit arrondi ne craint ni les avalanches, ni les vents, ni le temps qui passe. Non gardé mais entretenu par le CAF, il dispose d’un confort très sommaire avec 12 couchages.
Il a été construit par le pyrénéiste Georges Ledormeur en 1926. Ici, la modernité n’a rien changé, si ce n’est le petit chauffage proposé grâce aux panneaux solaires ! L’été, il est facilement accessible au terme d’une petite randonnée de 2h30 environ depuis le parking du Plaa d’Aste, au fond du Val d’Azun.
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