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Après nous avoir présenté son trip de 3 jours dans les montagnes du South Chilcotin, Sébastien Mas nous emmène en randonnée vers le sommet du Grand Veymont, dans le Vercors, entre petit refuge et nuit sous la tente.
Ça faisait un bout de temps que cette idée me trottait dans la tête. Je souhaitais terminer l’année par un projet photo en montagne avec, de préférence, la possibilité de faire ça sur plusieurs jours afin de bivouaquer par grand froid. Dormir en altitude l’hiver permet de se retrouver seul à l’aube aux premières loges. L’inconvénient, c’est que le matériel à transporter est lourd…
28 décembre, la météo s’annonce radieuse pour 2 jours. Martin, motivé par l’idée m’accompagne sur cette rando. La température extérieure oscille entre 0 et 5 degrés en fin de matinée quand nous prenons la route pour rejoindre Saint-Agnan-en-Vercors. Nous visons un départ depuis la maison forestière de la Coche. Mais surprise, la route forestière est fermée et ne nous permet pas d’atteindre ce point. Nous abandonnons donc la voiture.
Après s’être chargés de nos sacs d’environ 15 kg, nous commençons notre montée. Nous estimons notre altitude de départ à environ 1150m. En raison de cet imprévu, le chemin se trouve rallongé d’environ 300m de dénivelé positif supplémentaire. Nous devons presser le pas pour boucler les 10 km qu’il nous restent avant la tombée de la nuit.
Nous projetons de planter la tente sur le plateau entre le pas des Bachassons et le pas du Fouillet. Au cas où, nous savons qu’il y a aussi la cabane des aiguillettes qui pourrait nous servir d’abri pour la nuit, si jamais les températures en altitude baissaient trop.
Nous atteignons le plateau peu avant 18h, et profitons d’un magnifique coucher de soleil. Le terrain est plat mais un vent violent souffle dans le col où nous prévoyons de bivouaquer. Equipés de nos frontales, il nous faut peu de temps pour installer la tente. Nous sommes environ à 1900m d’altitude, la nuit est noire, sans lune, et le froid bien présent. Il y a des plaques de glace de part et d’autre de notre campement.
Le vent fait claquer la toile de tente et nous empêche d’allumer notre réchaud. Martin part faire du repérage dans la nuit afin de localiser la cabane. Par chance, il revient un quart d’heure plus tard le sourire aux lèvres.
La cabane n’est vraiment pas grande mais c’est parfait pour deux. Impossible de faire du feu mais, au moins, nous sommes à l’abri du vent. Nous en profitons pour retourner prendre quelques clichés de nuit. Frustré d’avoir laissé l’attache du trépied sur mon autre appareil, j’essaye tant bien que mal de fixer le boitier avec de la ficelle. Vraiment pas idéal.
Après diner, nous nous installons pour dormir. En prévision du café du lendemain, je glisse la recharge de gaz dans mon duvet pour que celle-ci fonctionne au réveil. Il ne fait pas très chaud, je me réveille par intermittence. L’eau de nos bouteilles ne semble pas geler, il doit faire légèrement au-dessus de 0°.
Nous nous levons avant l’aube, le temps de plier nos bagages, de manger et d’aller récupérer la tente que nous avions laissée dehors.
Nous prenons le chemin du grand Veymont qui se dresse devant nous. Le ciel s’éclaircit et fait rougeoyer les quelques nuages. Le spectacle est magnifique. Il nous reste 450m de D+ avant le sommet. Nous attaquons par la face sud qui se trouve ensoleillée toute la journée et donc relativement dégagée. De nombreux bouquetins accompagnent notre ascension. Le soleil émerge environ une heure après notre départ. Nous sommes seuls et le massif nous appartient. La vue sur le mont Aiguille est magnifique.
Les dernières centaines de mètres qui nous séparent du sommet se trouvent dans la neige. Nous progressons de plus en plus lentement, pour ne pas glisser.
Nous voici au sommet, encore une fois la vue est splendide. Nous avons maintenant un panorama dégagé sur le nord du massif du Vercors. Nous attaquons la descente qui s’annonce plus périlleuse. En effet, la face nord est bien plus escarpée et la neige fait place au fur et à mesure à de la glace. Erreur, nous n’avons pas pris de crampons, pensant que le sommet serait dégagé. Nous progressons lentement sur la descente escarpée nous menant au pas de la ville. Finalement, après une brève halte nous regagnons la plaine puis le point final de notre excursion.
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