Inutile de partir bien loin pour profiter de randonnées exceptionnelles : notre beau pays compte plus de 60 000 km de sentiers balisés que nous vous présentions dans notre sélection des 9 plus belles randos de France. Antoine et ses amis ont choisi le GR5, qui relie la Mer du Nord à la Méditerranée en passant par les Vosges, pour plus de 70 km de marche à travers chaumes, villages et forêts.
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Quatre potes, 12 kg sur le dos, de l’eau, de la nourriture… Ça y est, on est prêts à partir. Départ à 9h de Metzeral dans la vallée de Munster. Objectif des 3 prochains jours : monter sur la crête des Vosges pour découvrir les hautes chaumes, les sommets, les points de vues et les forêts de cette région nichée dans l’est du pays, en bordure de l’Allemagne.
Dès le début de notre marche, la lumière rasante sur la vallée de Munster nous envoie un bon présage quant à la météo à venir. Tant mieux, paraît qu’il va faire froid la nuit. Après un passage par le village désert de Mittlach, on se lance sur un chemin alternant piste et lacets pour monter au Col du Herrenberg. Le dénivelé est colossal, mais ça n’entame la motivation de personne. Après une bonne dernière montée, une discussion avec un garde-forestier et un débat sur ce que peut bien être cette silhouette animale grise vue au loin, on arrive sur la crête.
Fini la forêt, place aux chaumes. Le chemin devient plus facile. Les paysages changent toutes les demi-heures, les chemins sont encore un peu enneigés et les vues sur les vallées alentours sont imprenables. On croise très peu de monde, et ça fait du bien. Une fois passé le Hohneck, 3ème sommet des Vosges, on monte le bivouac et on profite des derniers rayons de soleil pour manger… avant de se coucher dans une nuit à 0°c.
La nuit a été froide, le réveil gelé, les jambes sont un peu lourdes, mais le soleil est là. Quelques étirements, on refait les sacs, et on est repartis. Objectif du jour : rejoindre Le Bonhomme, petit village à 20 km d’ici. On alterne montée, parfois radicale, et descente usante pour les genoux. Le paysage change, la flore de la crête aussi. Après avoir passé le col de la Schlut, le Tanet, le gazon de Fain et le col du Calvaire, on commence la descente sur Le Bonhomme.
On passe par un cimetière de poilus perdu dans la forêt, suivi de tranchées et quelques vestiges militaires, avant de finir la descente dans une forêt de sapins, dorée par la lumière de la fin d’après-midi. Après une bonne pause sous forme de bière, on monte le bivouac. Il fait plus doux que la veille, et ça fait du bien.
Dernier jour. Les deux jours de marche ont déjà laissé leur empreinte. Le sac se fait lourdement sentir sur les épaules, les genoux et les pieds sont usés par la descente. La journée commence par une montée éreintante. Mais c’est pas grave, l’environnement nous motive. Un dernier col à plus 1000m avant une pause bien méritée à Aubure, le village le plus haut d’Alsace. On a comme l’impression de ne plus être en France, ça parle alsacien autour de nous.
Ça commence à sentir la fin. S’en suit une dernière longue, très longue descente dans la forêt, avant de prendre un petit bout de chemin où nous saluons quelques biches au passage. Et enfin, nous voilà arrivés dans le joli village touristique de Ribeauvillé où nos 70 km seront récompensés par des flammekuches et de la bière.
Les Vosges, sous leur aspect de « petite » chaîne de montagne, sont plus usante qu’on ne le pensait. Mais voir ses forêts de sapins luxuriantes, ses chaumes désertiques parfois désolées, sa nature préservée et profiter pleinement de son air frais nous fait oublier tout les petits désagréments subis.
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