Dans l’archipel des Eoliennes, ce sont les éruptions qui font les îles. Par gerbes de lave, les volcans façonnent peu à peu leur paysage.
La mer bout. De grosses bulles nous brûlent la peau. Nous enlevons dans les bouillons salés la couche de boue sèche dont notre corps est enduit. L’île sent le soufre. Le gaz s’infiltre partout, pique les yeux, irrite la gorge. Au-dessus de nous, d’épaisses fumerolles entourent les flancs d’un cratère.
On court pour explorer. On traverse des villages isolés, des vergers d’agrumes, des carrières de pierre-ponce. On nage le long des falaises, d’îlot en îlot. On escalade pieds nus la roche abrasive parsemée de cristaux jaunes.
Ici c’est le printemps. Les buissons s’agitent. Le maquis sec qui couvre la terre obscure se parsème de senteurs. Sur les versants déserts, aux ronces qui nous ralentissent se mêle le sournois ballet des serpents.
On se réveille sur une plage de sable humide et chaud, très noir et très fin – une plage de marc de café. Près de la citadelle se cuisinent des câpres. À la recherche d’un repas, nous arpentons les rues pastel de l’unique cité. Nous aurons besoin d’aubergines, d’amandes et d’olives pour repartir en expédition. Mes pieds crissent. Le sable reste collé.
Au crépuscule, le Stromboli gronde. Je le sens sous mes pieds. On se laisse guider par le tonnerre vers sa gueule chaude. Un brouillard toxique accompagne l’ascension. Partout à l’horizon des dômes volcaniques entaillent la mer calme. Dans l’archipel des Eoliennes, ce sont les éruptions qui font les îles. Par gerbes de lave, les volcans façonnent peu à peu leur paysage.
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