Des sommets du Pakistan jusqu’au Désert de l’Ennedi, en passant par la Norvège et la Tasmanie. On vous dévoile 7 spots de grimpe mythiques à travers le monde.
Voies mythiques, rochers insolites, falaises d’exception… Dans ces spots de grimpe mythiques, l’escalade prend une autre dimension. L’âme du lieu vous transporte dans un autre univers, emprunt de défis, d’exploits, de rêves accomplis par des grimpeurs de différentes générations.
Tout autour du monde, des voies mythiques ont contribué à repousser les limites de l’escalade. Offrant ainsi aux meilleurs un challenge à leur mesure. Mais il existe aussi des spots dont la difficulté technique n’est pas le seul attrait. Des lieux insolites, aux formations rocheuses peu communes, plantées dans un décor naturel grandiose. Voici 7 spots de grimpe mythiques qui éveilleront en vous des envies de voyage.
Tutoyant le ciel pakistanais à plus de 6000m d’altitude, les Tours de Trango sont sans doute les plus belles tours de granite au monde. De plus, Elles comptent parmi les plus difficiles big walls, avec près de 2000m d’ascension !
La plus connue de ces formations granitique est la plus haute, la Tour sans Nom (The Nameless Tower). La voie de sa Face Sud, The Eternal Flame, est le rêve ultime des alpinistes qui se risquent au fin fond du Karakoram. Si l’escalade est technique (jusqu’à 7c+ pour certaines longueurs), c’est surtout l’altitude qui complique la tâche. À 6000 mètres, l’acclimatation joue un grand rôle dans la réussite de l’ascension.
Même sans se frotter à cette voie élitiste, grimper la Tour Sans Nom ou l’une des autres Tours de Trango (« le château » et la « Cathédrale de Thumno ») reste un véritable exploit. Un voyage incroyable dans ces vallées qui comptent la plus grande concentration mondiale de sommets de plus de 6000m et des glaciers gigantesques.
Difficile de parler des spots de grimpe mythiques sans aborder la Mecque californienne de l’escalade. Le Yosemite est sans doute le site d’escalade le plus réputé au monde. Malgré son intense fréquentation, la magie opère toujours. Ses big walls imposants dominent la Vallée, témoins silencieux des plus incroyables histoires de grimpe.
Difficile de ne choisir qu’un seul site dans le Yosemite. Le Half Dome et El Capitan se disputent la vedette, et plein de sites secondaires méritent eux aussi le détour. Mais El Cap reste un mythe à lui tout seul, et bon nombre de ses voies hantent les rêves des grimpeurs du monde entier.
The Nose est sans doute la plus célèbre. Tandis que le solo totalement fou d’Alex Honnold a braqué tous les projecteurs sur Freerider (7c+) en juin dernier. Ajoutons aussi l’incroyablement difficile Dawn Wall, avec 32 longueurs dont deux 9a, libéré l’an dernier par Adam Ondra ! Il existe heureusement sur El Cap des voies plus accessibles techniquement (Face Ouest, East Buttress par exemple), qui permettent aux passionnés de s’imprégner de l’ambiance magique d’El Cap.
Gagner le pied du Grand Capucin est déjà une aventure en soi. Encordés et chaussés de crampons, on chemine sur le glacier, entouré des majestueux paysages du massif du Mont Blanc, avant de planter un bivouac léger au pied de la paroi. Escalade et alpinisme s’entremêlent, la grimpe est soumise au climat capricieux de la haute altitude.
Dans cet univers glacé et isolé, il y a donc bien des paramètres à prendre en compte au delà de la simple technique. Le pinacle rocheux compte plusieurs voies renommées, de la très classique Bonatti (7a+), à la mythique et très difficile voie Petit (8b). Arnaud Petit lui aura consacré tout un été, pour finalement l’ouvrir en 1997. La voie Petit ne sera libérée que 8 ans plus tard par Alex Huber.
Cette voie, tout comme le Grand Capucin dans son ensemble, est un gros challenge. Réservé aux grimpeurs rompus à la haute montagne, que n’effraient ni les longueurs les plus techniques, ni les nuits glaciales, et encore moins l’isolement total.
Voie d’exception, Biographie a largement contribué à propulser Ceüse au rang des spots de grimpe mythiques. Ces falaises font rêver les grimpeurs du monde entier. Mais surtout, Ceüse est un vrai laboratoire de la grimpe. Elle possède un éventail incroyable de possibilités, qui alimentent la créativité des grimpeurs depuis des générations.
Cette falaise allongée, qui domine la vallée de Gap de sa calotte de calcaire, recèle des voies magnifiques sur un rocher de qualité. Si le secteur de Biographie (avec deux voies en 9b et une en 9a+) est un challenge réservé aux meilleurs grimpeurs. Le reste de la falaise égrène des voies variées accessibles à tous les niveaux. Prise d’assaut durant l’été, Céüse retrouve un peu de quiétude au printemps et à l’automne.
Plus sauvage, la magnifique Grande Face abrite une voie vertigineuse, Natilik, avec une grande fissure dans laquelle il faut ramper, comme allongé au dessus de la vallée. Magique.
Soyons honnête, accéder à ce paradis caché de la grimpe est infiniment plus difficile que d’accéder à n’importe quel autre spot cité ici, ne serait ce que par l’instabilité politique de la zone. Et puis bien sûr, aucune route ne mène au pied de ces incroyables tours et arches dorées, il est donc indispensable d’être accompagné par un local.
Si vous avez déjà entendu parler de ce désert de l’Ennedi, il y a de grandes chances que cela soit par le biais des solos assez dingues d’Alex Honnold sur toutes ces tours encore jamais grimpées auparavant, et des ascensions, notamment sur l’Arche de Bishekele d’Alex et ses compères James Pearson et Mark Synnott.
Rochers insolites et majestueux, bandits, chaleur intense, isolement total, le décor de la véritable aventure au coeur du désert est planté.
Le lieu est insolite, presque magique, perdu dans l’archipel de Tasmanie, battu par les vents et l’océan Pacifique. Au dessus des vagues, une curieuse colonne de basalte de 4 mètres sur 4 et de 65 mètres de haut se dresse entre deux parois.
Totem Pole est plus qu’un spot de grimpe, c’est une expérience insolite qui débute au fond d’un parking de brousse à Fortescue Bay, se poursuit à pied au coeur de la jungle avant de rejoindre le rivage.
C’est en rappel qu’on gagne le pied de Totem Pole, et c’est par une tyrolienne que l’on rejoindra la terre ferme après plusieurs longueurs irréelles au parfum d’embruns. C’est davantage l’atmosphère qui se dégage de Totem Pole plutôt que sa difficulté qui attire les grimpeurs, bien que les voies soient extrêmement intéressantes, bardées de lignes excitantes.
Depuis 2012, cette grotte norvégienne agite le petit monde de l’escalade, puisqu’elle est le théâtre des exploits du génie tchèque Adam Ondra. Adam a jeté son dévolu sur cette grotte de gneiss granitique depuis près de 6 ans, et bon nombre de grimpeurs ont découvert à sa suite ce petit bijou classé parmi les dévers les plus durs au monde.
En ouvrant « Silence », le premier 9c de l’histoire — une histoire qu’il nous racontait dans notre sixième volume papier — Adam a fait de cette grotte norvégienne isolée un incontournable du genre. Si le dévers de la grotte reste élitiste, il existe également de nombreuses voies plus faciles en dehors de la grotte sur ce même granite irréprochable.
Flathanger est un bon prétexte pour découvrir ce coin de Norvège, s’établir au petit camping à la ferme non loin de la grotte et grimper jusqu’à ce que vos mains et vos pieds demandent grâce…
Photo couverture @Jimmy Chin
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